Discours de Patrick ALLEMAND à l’occasion de l’inauguration de la permanence de Nice au Cœur

ELECTIONS MUNICIPALES – NICE – 15 ET 22 MARS 2020

Discours de Patrick ALLEMAND à l’occasion de l’inauguration de la permanence de Nice au Cœur

« Mon ADN, c’est l’ouverture et non le sectarisme ! »

Bienvenue dans ce lieu qui sera pendant trois mois notre maison commune. Ce lieu est le vôtre, faites-le vivre, ouvrez-le aux Niçoises et aux Niçois. Invitez-les à venir partager avec vous des réflexions, des propositions, pour améliorer notre vie quotidienne. Laissez cette élection au niveau qui est le sien, ne la confondez avec aucune autre parce qu’à part l’élection présidentielle, c’est la plus belle.

Si nous sommes là, réunis, rassemblés, c’est parce que j’ai décidé d’être candidat pour être maire de Nice.

J’ai pris cette décision parce que je voulais relever ce défi et parce que vous avez été nombreux à me dire que j’étais utile à la ville et utile à la gauche.

Mes chers amis, il est rare que l’on juge une candidature sur un bilan. En général, c’est plutôt sur un projet. Et pourtant, je suis conscient que vous m’avez choisi autant pour notre bilan que pour un projet dont vous connaissez encore mal les contours, même si vous êtes nombreux à y travailler.

Parce que nous avons un bilan et je tiens ici à rendre un hommage appuyé à Paul Cuturello et à Christine Dorejo, conseillers municipaux  qui ont beaucoup travaillé à mes cotés, qui ont été loyaux, impliqués et exemplaires.

L’essentiel, c’est que nous avons changé la manière d’être dans l’opposition. C’est au quotidien que nous nous sommes opposés au maire de Nice sur les dossiers cruciaux pour l’avenir de notre ville. Et à chaque fois que c’était nécessaire, nous avons voté contre.

Contre les budgets qui nous ont amené à plus de deux milliards de dettes, contre le projet de souterrain de la ligne 2 du tram, contre les documents d’urbanisme qui aggravent les conséquences des grandes intempéries. Nous avons organisé ou publié 345 communiqués de presse ou conférence de presse. Notre opposition a été constante, elle n’a été ni à la carte, ni à géométrie variable.

Nous sommes la Gauche qui ne renonce pas et nous n’avons de leçons à recevoir de personne. Que ceux qui se permettent de nous juger en qualifiant notre opposition « d’opposition de salon » commencent par regarder ce que votent leurs élus quand ils sont à la Métropole. Quand on a des élus, proches des insoumis ou communistes, qui votent systématiquement avec Christian Estrosi, sous prétexte qu’ils sont maires, par peur de ne pas avoir d’argent pour refaire le pavage de leurs ruelles, on est mal placé pour juger les autres et on n’a pas de légitimité pour le faire. Et ce serait cela la vraie gauche ? Celle qui s’aplatit devant le seigneur de la Métropole. Non ! Ceux qui se sont opposés à Christian Estrosi, sur la base de valeurs républicaines, c’est nous !

Et la Gauche qui s’est parfois faite entendre de la majorité municipale sur des sujets que nous estimions d’intérêt général, c’est nous aussi.

Nous avons été force de propositions : 

La création d’un fonds pour les manifestations associatives qui nécessitent un dispositif de sécurité, c’est nous.

Le sauvetage de la Rotonde du stade du Ray, avec une grande pétition, c’est nous.

Le sauvetage de la villa Paradiso qu’ils avaient mis en vente sur le Bon Coin, c’est nous.

La tarification sociale des cantines scolaires avec un tarif à 80 centimes pour les maternelles et à 1 euro pour les écoles primaires, c’est nous.

La bataille que nous avons mené contre les délégations de services publics  et pour la mise en régie municipale de l’eau dont le tarif a baissé, c’est nous.

La proposition de mettre en régie municipale les Palais Acropolis et Nikaïa, c’est nous.

La gratuité du carnaval pour les personnes handicapées, c’est nous.

Alors oui, il y a eu au milieu de tout cela, les élections présidentielles qui sont passées par là. Ce fut un moment politique difficile. Nous n’avons pas tous fait les mêmes choix. Je comprends le reproche qui m’est fait mais, si vous êtes si nombreux à être là, c’est que l’objectif qui nous rassemble aujourd’hui est, pour vous, plus important que ce qui nous a divisé hier. J’ai voté Emmanuel Macron parce qu’il incarnait à mes yeux, le jour où j’ai pris cette décision, le 13 mars 2017, la seule possibilité de barrer la route de l’Elysée à François Fillon et à Marine Le Pen. Je pensais voter pour un social-démocrate et le fait qu’il vienne de la banque ne me gênait pas. Henri Emmanuelli aussi venait de la banque, et de la même en plus. Et si je me suis trompé, c’est à vous que je dois le dire et certainement pas à cette caricature de tribunal populaire qui s’octroie le pouvoir de dire qui est de Gauche et qui ne l’est pas.

J’ai, par contre de suite mesuré l’ampleur de l’impact de cette élection sur le champ politique avec des formations politiques traditionnelles terriblement affaiblies et minées par des hémorragies militantes.

J’ai considéré que le moment était venu de faire autre chose, d’aller au delà des partis, de prendre de la hauteur, de faire de la politique autrement et c’est ainsi qu’est née la plateforme citoyenne Nice au cœur.

Avec elle aussi, nous avons mené de beaux combats : 

Pour faire échec à l’application Reporty, arrivée tout droit d’une start-up israélienne, qui était un encouragement à la délation masquée.

Pour faire rétablir l’eau aux fontaines fermées en juillet 2018, en pleine canicule, pour éloigner les SDF du centre ville.

Pour faire ouvrir un centre d’hébergement supplémentaire à la rue El Nouzah pour les grands froids.

Enfin, pour faire ré-ouvrir le dossier de l’extension de la ligne 1 de tram vers l’Ariane et La Trinité, que le président de la Métropole avait refermé peu après son élection.

Voilà quel est notre bilan !

Toutes ses expériences m’ont donné de l’espoir. Elles ont démontré que le peuple de gauche ne s’est pas dissout comme un cachet effervescent. Il existe bel et bien et les progressistes aussi. S’ils ont déserté les partis, ils n’ont pas renoncé à leurs valeurs.

C’est tout cela qui fait que je suis ici devant vous, avec vous.

Je suis donc le candidat de Nice au Cœur, soutenu par le Parti socialiste et par l’Union des Démocrates et des Ecologistes. Merci à Nicolas Delaire qui amène son expérience écologique, et qui a soutenu « Nice au Cœur » dès le départ. Merci à Xavier Garcia d’apporter le soutien des socialistes et je l’annonce aujourd’hui publiquement pour que l’on y revienne plus, Xavier sera mon 3ème de liste conformément à l’engagement que j’avais pris il y a des mois vis-à-vis de lui. Et, ce ne sont pas les péripéties de l’automne qui me feront faire une entorse à la parole donnée.

Je suis le candidat de ceux que Nice au cœur a été chercher là où ils se sentaient le plus utile, dans la vie associative, sportive, culturelle, au cœur des quartiers de la politique de la ville, dans les syndicats, et partout où la solidarité se décline.

Je suis aussi le candidat de ceux qui ont cru à l’union et ne veulent pas être les otages de l’extrême gauche, et de ceux qui, chez les écologistes et chez les progressistes, auront été déçus par les choix stratégiques de leurs dirigeants.

Je suis enfin le candidat de ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche républicaine et citoyenne, ouverte à tous, et qui se sont mis un temps en marche et qui sont aujourd’hui en panne de perspective municipale. Si je suis en situation de rassembler aussi largement, c’est parce que mon ADN, c’est l’ouverture et non le sectarisme.

Je suis candidat pour que nous continuions ensemble car nous avons le devoir de tout faire pour que la grande alternance, attendue depuis plus de 60 ans à Nice,  se produise enfin.

Dans la tradition de la droite locale, Christian Estrosi s’est occupé de Nice et de sa façade touristique. Nous, nous nous occuperons des Niçoises et des Niçois.

Ensemble nous ferons de Nice :

Une ville durable où les enjeux sociaux et environnementaux seront traités de manière équilibrée, où l’on passera d’une politique superficielle et artificielle de l’écologie à une politique ambitieuse portée par une démarche collective, citoyenne et responsable.

Une ville fluide et solidaire où l’on en finira avec cette assignation à résidence dans les quartiers et où nous serons en marche vers l’égalité territoriale, là où le droit au logement ne sera plus un simple slogan.

Une ville intelligente tournée vers l’éducation et la culture, que nous aurons l’obligation de diversifier  au plan économique parce que la mono-industrie rend toujours plus vulnérable.

Une ville apaisée et ouverte qui tire une force nouvelle de sa diversité et qui saura faire de cette donnée un atout pour l’avenir.

Nous allons changer la vie des Niçois ensemble.

Comment allons-nous faire ? Nous déclinerons dans les semaines qui viennent, le projet, progressivement. Des dizaines de mesures concrètes, que nous avons validées sur le terrain seront rendues publiques et provoqueront le débat.

Je vais vous en donner deux exemples.

Nous allons changer la vie des parents d’élèves en proposant deux mesures très concrètes.

La première mesure : Toutes les écoles maternelles et primaires seront ouvertes de 7h30 à 18h30. L’accueil sera gratuit et, pour les enfants déposés entre 7h30 et 7h50, ils pourront prendre leur petit-déjeuner sur place. De même, après l’étude, les parents pourront reprendre leurs enfants jusqu’à 18h30. Ça change la vie. Nous voulons mettre un terme au stress du matin et aux embouteillages aux heures d’entrées et sorties des écoles en étalant ces opérations. C’est cela aussi une ville fluide.

La deuxième mesure : Nous allons ouvrir les cantines à tous les enfants dont les parents le souhaitent, y compris s’ils ne travaillent pas ou s’ils sont en recherche d’emploi. Nous ne voulons plus qu’un enfant soit privé de cantine car le moment du repas est un moment important pour l’enfant et sa socialisation.

Voilà l’esprit avec lequel nous entrons dans cette campagne. Depuis des mois, Nice au Cœur travaille avec la société civile, avec les acteurs du terrain, pour ajuster des propositions susceptibles de changer la vie au quotidien.

Voilà le chemin que je propose que nous empruntions ensemble. Ici, il n’y a pas de premier de cordée, il y a une équipe unie, solidaire, rassemblée qui va étonner tout Nice.

C’est ce défi que nous allons relever ensemble. Et je compte sur chacun d’entre vous pour que cette campagne soit belle.

Vive Nice et vive la République !