NICE SOLIDAIRE

Cette partie du projet a été présentée à l’occasion d’une conférence de presse le 14 février 2020.

NICE SOLIDAIRE

La solidarité n’a jamais été considérée comme une question prioritaire par l’équipe municipale en place. Pourtant, selon l’Institut Montaigne, le taux de pauvreté était, en 2018, supérieur de 7 points à la moyenne nationale (14 % en France mais 21 % à Nice).

Trois autres chiffres illustrent ce choix politique. On compte à Nice 52 crèches, soit 15,2 crèches pour 100 000 habitants, ce qui en fait, parmi les grandes villes de France, la moins bien dotée en la matière. Par ailleurs, l’enjeu du logement est prioritaire à Nice. En effet, la part des logements sociaux, dans l’ensemble des logements, est de 12,7 % à Nice. Elle est inférieure de plus de 12 points à l’objectif fixé par la loi SRU pour 2025 (25 %).

Enfin, le nombre d’hébergements pour personnes âgées est de 5,2 pour 10 000 habitants, ce qui fait de Nice, la ville la moins bien dotée en la matière.

Le taux de pauvreté est élevé puisque plus d’une personne sur cinq est en situation de pauvreté avec un revenu médian des personnes pauvres qui se situe à 760 euros.

L’étude consacrée à l’analyse des besoins par le Centre Communal d’Action Sociale révèle 3 critères de risques de pauvreté importants :

– Etre âgé de moins de 30 ans, être locataire, être seul ou en situation de famille monoparentale.
– La pauvreté touche tous les quartiers de la ville mais le taux de pauvreté est le plus élevé dans les quartiers suivants :

     *Saint Isidore Lingostière 36,4 %
*Saint Augustin 45,7 %
*Vernier 38,3 %
*Pasteur 39,2 %
*Roquebillière 41,7 %
*L’Ariane 44,1 %
*Saint Roch 41,8 %

Un logement pour tous

Il s’agit de :

  • Construire 1700 logements sociaux par an dans la métropole dont 1100 sur la ville de Nice.
  • Réaliser une termographie aérienne pour identifier les pertes de chaleur dégagées par les toits de Nice et de poser le diagnostic énergétique.
  • Concevoir un plan de rénovation énergétique des bâtiments par du tiers financement public garanti par la BEI (Banque Européenne d’Investissement).
  • Mettre en place d’un quota de logements sociaux disponibles pour mettre à l’abri des femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants.
  • Renforcer la transparence dans l’attribution des logements sociaux en confiant la présidence de la commission d’attribution à un élu de l’opposition comme cela avait été le cas pour la commission d’appel d’offres.
  • Améliorer la qualité de vie des locataires en intervenant dans un délai maximum fixé à 15 jours pour répondre aux pannes signalées, qu’il s’agissent de fuites d’eau, de pannes d’ascenseur ou de pannes de chauffage.
  • Inscrire dans les opérations ANRU le quartier des Liserons.
  • Développer une école de la rénovation urbaine pour les bénévoles des associations de quartiers et pour les conseils citoyens.
  • Remettre des gardiens d’immeubles assermentés pour lutter contre les incivilités.
  • Développer la colocation solidaire en résidences pour personnes âgées afin de permettre à des jeunes en mobilité professionnelle, ou étudiants dans les carrières médico-sociales, de se loger à moindre coût.
  • Créer 1000 logements locatifs étudiants nouveaux sur le mandat.
  • Promouvoir l’opération « pas de vieux sans toits » en construisant de nouveaux centres d’hébergement pour faire face à la paupérisation des personnes âgées.

La santé pour tous

  • Développer la médecine scolaire et la prévention en zone Rep+.
  • Lutter contre la malnutrition par le service de petits déjeuners gratuits dans les écoles maternelles et primaires en Rep+ et en ouvrant les cantines scolaires à tous les enfants, que les parents travaillent ou non.
  • Adapter la politique de santé aux territoires en carence par la création de maisons de santé pluridisciplinaires et de proximité qui assureront l’accueil et les soins afin de désengorger le service des urgences.
  • Faire de la lutte contre les addictions (tabac, alcool, cannabis) chez les adolescents une grande cause municipale.
  • Développer des actions de prévention des addictions dès l’école primaire, en priorité en Rep+.
  • Créer des Points Consultation Prévention Jeunesse(PCPJ) ouverts périodiquement dans les centres AnimaNice aux adolescents et aux parents qui pourront consulter une équipe pluridisciplinaire.
  • Mener une politique de désinfection pour lutter contre les punaises de lit et augmenter les moyens du service de l’hygiène, en doublant les effectifs, pour intensifier les opérations de dératisation.

La justice sociale

Il s’agit de :

  • Mettre en place un quota de « places sociales » dans toutes les structures de la petite enfance, notamment pour les femmes isolées en recherche d’emploi.
  • Accroître le soutien accru à la vie associative opérationnelle dans les quartiers.
  • Créer deux EHPAD publics de 150 places, un en centre ville et un à l’est de la ville pour compléter la construction actuelle d’un EHPAD sur Nice Meridia. Ces 300 places sont nécessaires car le nombre de personnes âgées hébergées en établissements va augmenter de 1,5 % par an entre 2022 et 2040. A partir de l’EHPAD du centre ville et, en mutualisant certains services, construire un EHPAD spécifique de 20 places pour répondre à la problématique du vieillissement des LGBT.
  • Créer une caution municipale pour faciliter le logement des jeunes travailleurs.

Tendre vers l’objectif « zéro SDF »

La situation du logement et de la grande pauvreté est telle à Nice que se fixer cet objectif peut sembler être un slogan électoral sans lendemain. Mais c’est bien cet objectif qu’il faut se fixer pour devenir LA ville européenne exemplaire en la matière. L’insertion des SDF sera de défi de notre mandat.

Pour cela, nous nous appuierons sur les réussites existantes et nous multiplierons les expérimentations ambitieuses, tout en augmentant sensiblement le budget municipal consacré aux personnes les plus en difficulté et les subventions aux associations qui sont en première ligne. Ces dépenses supplémentaires seront financées par la diminution de 30 % des dépenses de communication et des frais de bouches.

Grâce à ces moyens supplémentaires, et en concertation avec les associations de terrain, nous prenons les engagements suivants :

  • Sortir de la logique du logement social univoque qui ne correspond pas aux publics les plus précaires. Sur les 1000 logements sociaux que nous construirons chaque année, 10 % seront des logements très sociaux, accessibles aux très bas revenus et dotés d’un accompagnement.
  • Doubler le nombre de place d’hébergements d’urgence au cours du mandat.
  • Lancer l’opération « pas de vieux sans toits » en consacrant une partie de ces nouvelles places pour faire face à un phénomène émergeant : la paupérisation des personnes âgées.
  • Commander, via le CCAS, une étude très précise, sociologique et sanitaire, de la population des SDF – très disparate – pour bien appréhender les besoins sociaux, les soins et le type d’insertion à mener.
  • Lancer un appel à projet pour la création d’une « agence immobilière sociale » qui aidera les plus précaires dans la recherche d’un logement et apportera une caution publique ainsi qu’un suivi du parcours de logement.
  • Favoriser l’accès aux soins des personnes les plus fragiles en ouvrant toute l’année une maison de santé accessible, ce qui désengorgera les urgences du CHU.
  • S’assurer que tous les SDF connaissent leurs droits, en particulier la possibilité de se domicilier au CCAS pour toucher le RSA socle.
  • Offrir plus de souplesse aux SDF dans les horaires d’ouverture des centres d’hébergement actuellement trop contraignants.
  • Prévoir des clauses de pénalités dans les marchés publics si des travailleurs détachés, voire non déclarés, dorment dans leur voiture ou dans des cabanes de chantier, un phénomène massif constaté notamment sur les chantiers du tram et du parc du Ray.
  • Mettre en place une veille sanitaire l’été où, du fait de la vigilance moindre, les décès de SDF sont paradoxalement plus nombreux que l’hiver.
  • Développer une politique d’équipement de la ville en toilettes publiques. Leur suppression n’a pas fait diminuer le nombre de SDF mais porte atteinte au confort de la population.
  • Favoriser l’accès à une aide alimentaire de qualité et soutenir activement les maraudes en aménageant des espaces facilitant leur intervention et leur accompagnement.