DISCOURS DE PATRICK ALLEMAND AU MEETING DU 7 MARS 2020

CHANGER LA VILLE, CHANGER LA VIE

Je vous remercie d’être venus aussi nombreux dans ce contexte exceptionnel que nous impose l’épidémie de coronavirus et j’exprime en votre nom à tous tout notre soutien aux personnels soignants et médicaux qui travaillent en sous-effectif permanent et qui vont être en tension dans les jours qui viennent.

Je veux remercier tout particulièrement celles et ceux qui m’ont précédé à cette tribune pour vous présenter les quatre piliers de notre projet :

–      Françoise Assus-Juttner pour Nice Durable,

–      Xavier Garcia pour Nice Fluide,

–      Christine Dorejo pour Nice Solidaire

–      Michèle Viale pour Nice Intelligente.

Remercier aussi Hervé Nanti, notre maître de cérémonie. On dirait qu’il a fait ça toute sa vie.

Ils vous ont résumé des mois de travail, de rencontres, de concertations, pour dégager toutes les mesures concrètes qu’ils ont évoquées. Ce projet, nous l’avons construit avec un seul fil conducteur. A chaque nouvelle mesure, nous nous sommes posés la question suivante : en quoi cette proposition va-t’elle améliorer la vie des Niçoises et des Niçois ? Parce que c’est le sens de notre engagement, un engagement qui s’opère autour d’un projet qui porte notre identité, une identité de gauche.

J’aurais pu faire de la politique politicienne, évoquer et étayer l’irréalisme de certaines propositions de ViVA ! Hier soir encore, j’ai dû gentiment recadrer un de leur porte parole à l’assemblée de Nice à Vélo. Il venait, en deux phrases, de dépenser, sans en avoir conscience, plus de 80 millions d’euros.

J’aurais pu évoquer la situation rocambolesque des Verts de la liste Governatori qui s’éparpille chaque jour davantage et dont les figures historiques, telles que Mari-Luz Hernandez Nicaise ou Bertrand Fenet, annoncent officiellement ne plus soutenir leur liste. J’ai considéré que le débat municipal méritait mieux que cela et qu’il fallait rappeler à tout le monde que notre adversaire, l’adversaire historique de la gauche, c’est celui qui brigue un troisième mandat.

Il me reste donc à remettre le tout en perspective parce que ce que vous attendez de moi aujourd’hui, c’est une vision. La vision de l’avenir de cette ville à laquelle j’ai consacré tant d’heures, tant de journées, tout simplement parce que je l’aime. Il s’agit en fait de changer la ville et de changer la vie.

Nice a changé. Il serait stupide de feindre de l’ignorer, de vouloir minorer ce qui a été fait : l’Allianz Riviera, la Coulée verte, les lignes 2 et 3 du tramway, la halle de la gare du Sud, le parc du Ray. Ces réalisations, nous les avons suivies au jour le jour, que nous soyons d’accord ou pas.

C’était notre rôle d’opposition de dire que nous ne souhaitions pas le transfert du stade du Ray sur la plaine du Var.

C’était notre rôle d’opposition de résister aux côtés des riverains lorsqu’il s’est agi de réduire la superficie du parc du Ray au profit des promoteurs immobiliers.

C’était notre rôle d’opposition de combattre pied à pied l’option du souterrain de la ligne 2 du tram et d’alerter sur les surcoûts que cela allait entraîner.

Mais aujourd’hui, tout cela existe. Elu maire le 22 mars, je ne reboucherai pas le tunnel de la ligne 2, je ne ramènerai pas l’Allianz Riviera dans le quartier du Ray. Beaucoup de choses ont changé. Changer la ville, c’est lui donner une cohérence, c’est donner un sens à l’action municipale. Aujourd’hui, Nice est une ville sans cap, ballotée au gré des décisions du maire.

Un exemple illustre parfaitement mon propos, c’est le projet qu’il a rendu public de démolir le Théâtre National de Nice, le Palais Acropolis et les hôtels sur le parvis du Palais des Expositions. Tout cela pour faire à la place un jardin avec quelques arbres, une coulée verte bis. Alors, vu notre opposition très ferme, il « noie le poisson » en expliquant que, déjà à l’époque, nous avions voté contre la coulée verte. Il ment. C’est absolument faux. Nous avons voté absolument toutes les délibérations concernant la coulée verte à l’exception d’une, celle qui a autorisé le maire à clôturer ce nouvel espace. Nous aussi, nous trouvions que la promenade du Paillon, son parking, sa gare routière, étaient une blessure urbaine. Quel est le Niçois sincère qui n’aurait pas soutenu cette destruction ?

Il en va tout autrement de sa décision de démolir le TNN et Acropolis. Parce que les Niçois sont attachés à l’un et savent ce que l’autre rapporte en termes d’emplois et de richesse pour la ville.

Parce que les Niçois sont tout simplement révoltés par un tel gaspillage d’argent public que symboliserait la démolition de bâtiments qui ont à peine 30 ans d’âge. Parce qu’ils savent que la situation financière de la ville et de la métropole, 2 milliards de dettes en cumulés, ne le permet pas. Et tout cela, sans réfléchir à une hypothèse réelle de relogement du théâtre au couvent des Franciscains qui ne peut accueillir que 400 personnes au plus et dont la situation ne permet pas la livraison de décors conçus à l’extérieur. Et tout cela, sans réfléchir à l’impact environnemental de ces décisions. De tout cela, de cette méthode, ou plutôt de cette absence de méthode, les Niçois sont lassés.

Nous avons été les seuls à entrer dans ce débat public, non pas sur l’air de la contestation, mais en proposant un contre projet global. Parce que c’est notre vision de la ville. A mon sens, il y a dans cette ville 4 pôles : le centre ville, ce sont les activités commerciales et touristiques et le Paillon, qui traverse ce centre ville, c’est le Paillon des Arts et de la Culture. Quant à l’ouest, sur la plaine du Var, ce sont les activités économiques nouvelles, les start-up et c’est la vallée des Sports. C’est à partir de cette logique qu’il faut penser le futur de Nice.

C’est la raison pour laquelle je suis opposé à la seconde proposition faite par Christian Estrosi conscient de ces faiblesses de construire à l’intérieur du Palais des Expositions des équipements publics sans rapport les uns avec les autres et sans aucune cohérence. Il veut y mettre le musée du Carnaval (une idée à nous), la salle du théâtre du TNN et un palais des Sports d’une capacité de 2000 personnes sans aucun rapport avec les palais des Sports d’Antibes et de Cannes et qui ne serait en fait qu’une salle Leyrit améliorée.

Non ! Le palais des Sports qui n’est pas un investissement prioritaire à l’heure actuelle doit trouver sa place très logiquement dans la vallée des Sports, la vallée du Var, aux côtés du stade Charles Ehrmann, du boulodrome, du stade des Arboras, de la piscine Camille Muffat, du centre d’entraînement du Gym, du STAPS, du musée national du Sport, du club équestre, et enfin, de l’Allianz Riviera.

Quant au Palais des Expositions, il doit être un temple de la Culture et rien d’autre. C’est pourquoi, nous voulons y intégrer le musée du Carnaval et les ateliers de construction des chars. Nous vous aussi y regrouper les collections d’art contemporain disséminés au MAMAC et au musée de l’Artistique pour ce qui concerne la donation Ferrero mais aussi rapatrier les collections du musée Matisse, du musée Chéret, du musée Anatole Jakovsky, pour en faire un grand musée international, un Guggenheim à la Niçoise. Le MAMAC vidé pourrait accueillir une extension de la bibliothèque Louis Nucéra devenue trop petite et le musée d’Histoire naturelle que Nice attend depuis si longtemps alors que nous avons à Nice la 2ème collection nationale la plus importante après Paris.

Quant aux activités nouvelles, c’est dans l’OIN Eco Vallée qu’elles doivent trouver leur place, à quelques minutes de l’aéroport et de la future gare multimodale de Saint Augustin. Plus encore que le sur-tourisme, le danger qui nous guette est celui de la mono-industrie touristique. Le sénateur Lafitte, l’avait bien compris quand il créa Sophia Antipolis et qu’il en fit la première technopole d’Europe. Notre économie est trop vulnérable à des crises économiques, diplomatiques ou même sanitaires comme le démontre la crise actuelle du coronavirus. Et cette évolution vers de nouvelles activités doit être compatible avec l’enjeu majeur de la transformation écologique. Nous comptons spécialiser l’éco-vallée dans l’économie du développement durable et de la transition énergétique. Nous comptons impulser, avec l’Université de Nice Sophia Antipolis, un pôle de recherche et de développement sur les carburants alternatifs.

Nous voulons sanctuariser les terres agricoles au dessus de Saint Isidore pour développer une agriculture péri-urbaine fondée sur une activité mixte, l’agri-énergie, qui permette aux paysans de dégager un revenu complémentaire en vendant de l’électricité produite par le photovoltaïque.

Nous voulons aussi développer l’économie du grand âge en offrant aux start-up travaillant dans le domaine de la domotique et du handicap, une structure d’accueil plus performante que le 27 Delvalle.

Enfin, Nice doit devenir une ville écologique mais avec une stratégie de fond, à court, moyen et long terme, très éloignée de la conception qu’en a le candidat sortant qui, en quinze jours a garni tous les couloirs de bus d’arbres en pots.

Nous allons investir 200 millions d’euros dans le grand chantier de la rénovation énergétique de nos bâtiments scolaires car ces établissements sont devenus de véritables passoires énergétiques. Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est trop d’argent. Quand une ville vient de mettre un milliard d’euros dans une ligne de tram, elle peut bien consacrer 200 millions d’euros à ses enfants.

Non seulement nos écoles économiseront de l’énergie mais elles ont produiront aussi puisque les toits de tous les bâtiments publics serviront à poser des panneaux photovoltaïques. C’est cela une politique de long terme. Nous poursuivrons avec la rénovation énergétique du parc social des bailleurs sociaux qui peut être fortement financé par l’union européenne. Il en sera de même avec tous les bâtiments publics et les équipements sportifs.

Enfin, nous modifierons le cahier des charges des documents d’urbanisme pour les projets de constructions nouvelles sur Nice. Le permis de construire ne sera délivré que si le toit est exploité, intégrant, en fonction de sa forme, soit un espace végétalisé, soit la pose de panneaux photovoltaïques.

Voilà un ensemble de mesures de fond économiques et écologiques qui vont changer la ville.

CHANGER LA VILLE, CHANGER LA VIE

Changer la ville mais aussi changer la vie, c’est notre ambition !

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est faire évoluer les mentalités. C’est le plan global pour conduire Nice vers le zéro déchet qui va nous y aider. Parce qu’il s’agit d’une stratégie de modification des comportements vis-à-vis des déchets, tant au niveau des particuliers que des écoles, des commerces, des entreprises et des vacanciers. Tout cela se traduira par des dizaines de mesures allant de l’installation de composteurs publics à la lutte contre le suremballage, en passant pas les plages sans mégots.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est améliorer la qualité de l’air qu’ils respirent. C’est pour cela que nous développerons tous les modes de déplacement alternatifs à la voiture. Nous sommes porteurs d’un véritable plan vélo qui englobe la sécurisation des pistes cyclables existantes, élimine les ruptures, et construise des véritables itinéraires. Un plan vélo qui étende le dispositif des vélos bleus dans tous les quartiers est de Nice. Nous porterons aussi deux projets qui visent à tendre vers l’égalité territoriale : l’extension de la ligne 1 du tram à l’Ariane et La Trinité. C’est notre combat et nous la ferons ensemble, tout comme nous construirons ensemble la halte SNCF des Liserons qui mettra cette cité complètement enclavée à 9 minutes de la gare centrale.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est « mettre le paquet » sur l’école pour la remettre au cœur du pacte républicain et lutter contre les inégalités à la racine.

Nous développerons la pré-scolarisation dès 2 ans dans les REP+ ainsi que la médecine scolaire pour renforcer la prévention.

Nous ouvrirons gratuitement les écoles aux enfants à partir de 7h30 et nous permettrons aux parents d’élèves de les reprendre jusqu’à 18h30, délai durant lequel, une structure d’aide aux devoirs ou des activités culturelles ou sportives interviendront. Cela va changer la vie des parents d’élèves qui évacueront le stress du matin.

Nous accueillerons tous les enfants à la cantine, que les parents travaillent, soient en recherche d’emploi ou sans activité parce que le moment du déjeuner, non seulement c’est la garantie d’un repas équilibré, mais c’est aussi le lien social qui se crée.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est donner aux jeunes la possibilité de choisir de rester à Nice et d’y construire leur vie et non d’être contraint de partir.

Nous allons prendre un certain nombre de mesures concernant le logement étudiant puisque 1000 logements locatifs sociaux sur les 7000 qui seront réalisés au cours du mandat, seront affectés au logement étudiant. Nous souhaitons aussi promouvoir des logements de solidarité intergénérationnelle.

Nous allons instaurer la gratuité des transports publics pour les moins de 25 ans. C’est une avancée majeure. Nous lutterons contre la pauvreté des jeunes en facilitant leur accès aux épiceries solidaires, en soutenant l’action du Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) car les situations de pauvreté finissent toujours par avoir des conséquences sur la santé des étudiants avec notamment des états dépressifs. Nous lutterons aussi contre la prostitution étudiante que l’on peut continuer à taire mais qui est une triste réalité.

Nous combattrons les discriminations en donnant aux associations des moyens supplémentaires pour développer des opérations de testing.

Concernant l’homophobie et la transphobie, nous augmenterons les moyens du centre LGBT Côte d’Azur et aussi du Refuge pour protéger les jeunes en situation de rupture familiale.

Nous poursuivrons l’action « match pour l’emploi » qui permettra de mettre des jeunes sans qualification ou de niveau faible en relation avec des employeurs et des formateurs.

Nous procèderons à l’évaluation des résultats de l’école de la deuxième chance, et s’il faut en augmenter la capacité d’accueil, nous le ferons.

Nous ferons de la lutte contre les addictions chez les adolescents (tabac, alcool, cannabis, nouvelles drogues) une nouvelle cause municipale.

Enfin, nous créerons une cité du street art à l’Ariane. Il ne s’agit pas d’offrir un mur d’expression là où il y a de la place en ville, nous développerons une véritable stratégie gagnante en s’appuyant sur les 4 points forts de ce quartier. Il y a les talents, il y a les espaces, il peut y avoir les ateliers et il y aura la ligne 1 du tram. Le pari, c’est de faire de l’Ariane, un pôle touristique est culturel ciblé sur la jeunesse.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est aussi en cette veille du 8 mars, journée internationales des droits des femmes, prendre un certain nombre d’engagements :

Nous nous engageons à réserver un quota de logements sociaux permettant le relogement en urgence de femmes, seules ou avec enfants, victimes de violences conjugales, afin de les protéger d’un conjoint ou compagnon violent.

Nous allons augmenter significativement le nombre de places en centre d’hébergement d’urgence pour les femmes car les populations sans domicile fixe ont évolué et les femmes sans toit sont de plus en plus nombreuses.

Nous irons au plus près des femmes qui ont besoin d’un accompagnement. A la création d’une « maison des femmes centrale », nous  privilégions un choix plus proche du terrain en nous appuyant sur le réseau des centres AnimaNice qui dispose de locaux qui ne sont pas occupés en permanence pour organiser des permanences juridiques, sanitaires et sociales.

Il faudra lutter contre l’insécurité des déplacement nocturnes des femmes en formant les chauffeurs de bus aux questions liées au harcèlement sexuel et en offrant aux femmes la possibilité d’avoir recours à un « arrêt à la demande » dans les bus après 22 heures.

Les budgets municipaux devront être genrés à chaque fois au prisme de l’égalité entre les femmes et les hommes. Cela touche notamment à la culture et au sport. Nice au Cœur s’engage à intégrer des œuvres d’art créées par des femmes dans l’espace public et à tendre vers l’égalité dans l’attribution de subventions aux clubs sportifs dans le cas d’activités comparables hommes / femmes.

Enfin, nous créerons un comité consultatif « les femmes dans la ville ».

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est aussi porter un autre regard sur nos seniors et regarder la réalité en face, ne pas nier ce phénomène de pauvreté chez les personnes âgées. Depuis le grand acquis social de la gauche, sous François Mitterrand, la retraite à 60 ans, chaque réforme, et notamment celle de François Fillon, a appauvri les retraités, et, ce n’est pas celle d’Edouard Philippe qui va changer la tendance. Au contraire, elle va l’aggraver et derrière, à la tombée de la nuit, on voit de plus en plus de personnes âgées faire les poubelles des grandes surfaces.

Dans le cadre de l’objectif « tendre vers zéro SDF », nous dégagerons des moyens supplémentaires pour doubler le nombre de places d’hébergement d’urgence. Personne ne doit dormir à la rue par contrainte, et certainement pas les personnes âgées.

Nous créerons, sous l’autorité du Centre Communal d’Action Sociale, 300 nouvelles places en EHPAD public de petites capacités pour en finir avec un modèle périmé qui a une mauvaise image dans l’opinion publique. Nous avons cet impératif car le nombre de personnes âgées hébergées en établissements va augmenter de 1,5 % par an, entre 2022 et 2040.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est en finir avec ce sentiment d’insécurité. Pourtant, ce n’est pas la faute au manque de moyens. Un Niçois dépense pour sa sécurité 170 euros par an alors qu’il ne dépense que 72 euros par an pour les dépenses de solidarité.

Il y a, à Nice, un  policier municipal pour 866 habitants alors que dans la moyenne des villes comparables, il y en a un pour 1861 habitants, et je ne parle pas de 3500 caméras qui font de Nice la ville la plus vidéo-surveillée de France. Malgré tout cela, nous sommes face à un échec. Il faut donc changer de logiciel. Ce n’est pas plus de policiers municipaux qu’il faut. Ce qu’il faut, c’est les utiliser différemment. Un policier municipal n’a pas à être derrière un écran du centre de supervision urbain. C’est dans la rue qu’il doit être. Je souhaite le retour de l’îlotage qui était bien plus dissuasif que les caméras de vidéo-protection qui, elles, sont efficaces pour l’élucidation. Et, s’il y a des moyens supplémentaires à mettre sur le terrain, il faut plus d’argent pour les associations de quartier, plus d’argent pour la prévention. Ce n’est pas une vision angélique, c’est une vision complémentaire.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est les faire vivre dans une ville apaisée et respectueuse de chacun. Chacun doit se sentir respecter de manière égale car le sentiment de se sentir méprisé est insoutenable. C’est la raison pour laquelle, je prends plusieurs engagements qui, croyez-moi, changeront la vie des locataires du parc social :

–    L’engagement que les pannes d’ascenseurs, de chauffages et les fuites d’eau seront traitées dans les 15 jours.

–    L’engagement de remettre les gardiens d’immeubles assermentés, partout où c’est possible, pour réduire les incivilités.

–    L’engagement de doubler les effectifs des équipes municipales chargées de la lutte contre la prolifération des rats.

–    L’engagement enfin de créer un service municipal de lutte contre les punaises de lits.

Changer la vie des Niçoises et des Niçois, c’est prendre en compte l’évolution de la ville, tirer une force nouvelle de sa diversité et de faire de cette donnée un atout pour l’avenir.

Et c’est là que nous mesurons ce qui nous sépare du Front National. Nous avons un atout exceptionnel pour que Nice ait sa place dans la mondialisation, c’est précisément sa population. Lorsque Franck Riester, ministre de la culture est venu annoncer que le dossier était retenu pour l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, il a précisément fait allusion à cela dans son communiqué. Il a dit qu’à Nice, s’est constituée entre 1760 et 1960, sur deux siècles, une ville nouvelle et cosmopolite dont le développement a été déterminé par la fonction de villégiature. Nice est une ville monde et Nice l’est depuis longtemps. Elle a accueilli les Juifs dès 1406, puis les Anglais et la reine Victoria, les Arméniens survivants du génocide de 1915 à la Madeleine. Les Russes après la révolution de 1917 dans le quartier du Parc Impérial, les Piémontais fuyant la pauvreté et le fascisme de Mussolini à Riquier et Saint Roch, les Républicains espagnols fuyant le franquisme, les rapatriés d’Afrique du Nord, les vagues migratoires issues des pays décolonisés, les Iraniens à la chute du Shah. Toutes ces diasporas pourraient être de fabuleuses ambassadrices de Nice à travers le monde et nous permettre d’être à la pointe de grandes coopérations économiques, culturelles, internationales.

Chacun dans cette salle, chacun d’entre nous détient une partie de notre histoire commune. Nous sommes toutes et tous le fruit de cette histoire, que nous soyons Niçoises et Niçois de père en fils et de mère en fille, fier.e.s de nos racines niçoises, que nous soyons originaires de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, des Comores ou de partout ailleurs dans le monde.

Tout cela nous le ferons ensemble car aujourd’hui dans cette salle, je ne vois que des Niçoises et des Niçois, aimant leur ville et fiers d’être Niçoises et Niçois. Elle est là l’énergie de Nice.

Voilà notre projet, changer la ville, changer la vie. Voilà comment nous concevons l’avenir de Nice. Vous avez encore une semaine pour convaincre vos voisins, votre famille, vos collègues. Allez leur dire, « je suis allé au meeting de Nice au Cœur, ce n’est pas de l’opposition systématique ». Allez leur dire, « non, je vous assure que ce projet, ce n’est pas un projet fait pour les touristes, ce n’est pas un projet fait pour les promoteurs immobiliers, ce projet, c’est le nôtre, il est fait pour nous ! » Voilà ce que vous allez leur dire.

En 2014, il y avait 215 000 inscrits sur les listes électorales. Seulement 103 000 sont allés voter. Il y a donc 112 000 électeurs et électrices qui se sont abstenus. L’enjeu de cette élection municipale, il est là ! C’est à ceux-là qu’il faut donner de l’espoir parce qu’o  ne transformera pas Nice si nous ne sommes pas porteurs d’espoir, si nous ne leur montrons pas comment améliorer leur vie quotidienne et le vivre ensemble. Ce sont eux, ceux qui se sont abstenus en 2014 qui détiennent la clé de ce scrutin et qui constituent la véritable fragilité du candidat sortant. Il faut leur transmettre notre enthousiasme. Il faut que cette ville soit unie. Il faut la décloisonner. Il faut que cela circule partout, que les gens s’ouvrent, qu’ils se découvrent, qu’ils se nourrissent de leurs différences. C’est cela l’espoir que nous portons et c’est pour cela que nous voulons gagner.

Vive Nice et vive la République !