Le rapport du GIEC a de quoi nous alarmer

Rendu public le 9 août, le rapport dévoile que le dérèglement climatique se généralise et s’intensifie et pointe six éléments très important pour l’avenir. Beaucoup de responsables politiques s’en sont alarmé. Mais il est bon de mettre à notre disposition un certain nombre de réflexions qui vous permettront de mieux mesurer les enjeux, de les faire partager.

1. Il est clair que l’impact de l’homme sur le changement climatique est « sans équivoque »
Pour le président de la COP26, Alok Sharma, ce rapport est l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique.

Il est indiscutable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique mondial avec l’effet réchauffant des gaz à effet de serre. Avec +1,1°C depuis 1850-1900, elles ont fait grimper la température mondiale à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans.

2. L’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres.
Il apparaît que l’influence humaine est le principal facteur de recul généralisé des glaciers, du recul de la glace de mer près de l’Arctique, du recul du manteau neigeux, de la montée du niveau des mers depuis les années 1970 ou encore du réchauffement en profondeur de l’océan sur les premiers 700 mètres.

3. Les événements extrêmes sont favorisés aussi par l’homme
Il n’y a plus aucun doute non plus, l’homme affecte de très nombreux événements météorologiques et climatiques extrêmes (vagues de chaleur, pluies torrentielles, sécheresses, cyclones tropicaux…), rendus plus fréquents et plus intenses.
Certains événements récents, typiquement comme les vagues de chaleur en juin 2019 en France, auraient été très improbables sans
l’influence de l’homme sur le climat. Et cette tendance va se poursuivre au cours des prochaines décennies. Le rapport estime par exemple que les pluies extrêmes vont grimper de 7% à chaque degré supplémentaire.

4.Toutes les régions du monde sont concernées.
Au cours des prochaines décennies, les changements climatiques s’accentueront partout sur la planète. Nouveauté 2021, la publication du Giec s’accompagne d’un atlas interactif pour visualiser tous les dérèglements en cours et à venir. Il apparaît par exemple que le pourtour méditerranéen est particulièrement affecté. Les conditions sèches, chaudes et venteuses qui favorisent et renforcent les feux de forêt vont s’accentuer à mesure de l’ampleur du réchauffement.
Notons que dans tous les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (à l’exception du plus optimiste), nous dépasserons le seuil de réchauffement mondial de +1,5° C dans un avenir proche (entre 2021 et 2030 et nous restons au dessus de ce seuil symbolique jusqu’à la fin du siècle’

5. Faire attention aux points de bascule
Pour la première fois, les points de bascule sont inclus dans le rapport. Bien qu’ayant une faible probabilité de se produire, ils pourraient avoir des conséquences dévastatrices. Ces événements peu probables, tels que la fonte de la calotte glaciaire, les modifications brusques des courants marins ou un dépérissement des forêts, ne peuvent être exclus et font désormais partie de l’évaluation des risques. Plus nous dépassons les 1,5°C inscrits dans l’accord de Paris, plus notre avenir sera imprévisible et les dangers importants. Et ces points de non-retour pourraient advenir à l’échelle mondiale comme à l’échelle régionale.

6.Tout n’est pas perdu.
C’est irréversible, les glaciers des montagnes et des pôles sont condamnés à fondre pour encore des décennies voire des siècles, mais il est possible d’atténuer la montée du niveau des mers ou l’intensification des vagues de chaleur en limitant le réchauffement. Mais à moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, la limitation à +1,5°C d’ici à 2100 serait hors de portée.
En tête des préoccupations : le bien connu CO2, mais également les émissions de méthane dont les réductions substantielles, immédiates et soutenues limiteraient l’emballement des températures (grâce à la baisse de la pollution par les aérosols) et amélioreraient la qualité de l’air.