ACROPOLIS – TNN – MAMAC – PAILLON – Le grand projet alternatif : un vrai débat qui s’engage

Dossier de presse remis aux journalistes lors de la conférence du 23 janvier 2020.

ACROPOLIS – TNN – MAMAC – PAILLON
Le grand projet alternatif : un vrai débat qui s’engage

Notre projet, celui de Nice au cœur, c’est un projet différent de celui du maire de Nice, offrant une autre vision de l’avenir de notre ville.

Le projet de Nice au Cœur part de deux idées simples. S’appuyer sur l’existant pour construire l’avenir et répondre à des questions jamais résolues.

FAIRE DE LA VALLÉE DU VAR, LA VALLÉE DES SPORTS

Les infrastructures sportives se sont développées dans la vallée du Var alors que les équipements culturels se sont développés autour et sur le Paillon.

Nous devons continuer dans la même logique.

Ainsi, nous sommes opposés à l’idée de reconvertir en Palais des Sports, le Palais des Expositions. Le Palais des Sports doit très logiquement trouver sa place dans la plaine du Var, dans la zone du grand Meridia, desservi par la ligne 3 du tram, dans la zone de l’Allianz Riviera, de la piscine olympique Camille Muffat, du stade des Arboras, du parc hippique, et du parc des Sports Charles Ehrmann.

FAIRE DU PAILLON LA VALLÉE DES ARTS ET DE LA CULTURE

Concernant la vallée du Paillon, nous voulons en faire un espace d’arts et de culture. Nous sommes opposés à la démolition du théâtre national de Nice et du palais Acropolis.

CONSERVER ACROPOLIS

Acropolis est un palais des congrès, certes peu esthétique, qui ressemble à tant d’autres, construits dans les années 1980. Le passage en régie municipale a été bénéfique et l’outil est encore crédible et opérationnel, les résultats de l’année 2019, qui sont en progression de 30%, le démontrent.

Après s’en être félicité il y a quelques semaines, le maire de Nice a démoli notre palais des congrès pendant son discours en le qualifiant de dépassé. Ce qu’il oublie, en admettant qu’il soit élu, c’est qu’il faudra au minimum quatre ou cinq ans pour construire un nouveau palais des congrès vers l’aéroport et que la démolition d’Acropolis n’est pas pour demain, vu le nombre de recours à prévoir et l’étude d’impact obligatoire pour un méga-chantier de démolition comme celui-là.

Dans l’intervalle, je souhaite beaucoup de courage à l’équipe de commerciaux de la régie municipale d’Acropolis qui négocient les congrès et vendent la destination Nice pour 2021. Ils vont devoir vendre des congrès avec un maire qui dit « personne ne veut y venir ». C’est irresponsable et faux ! Cela inquiète beaucoup les hôteliers, les restaurateurs, les limonadiers et autres commerces du centre ville travaillant avec les congressistes. Ils sont très mécontents de cette sortie qui plombe l’actuel palais des congrès.

CONSERVER LE THÉÂTRE NATIONAL DE NICE (TNN)

L’ensemble TNN MAMAC est considéré comme l’œuvre architecturale majeure d’Yves Bayard.

Le TNN est d’un bâtiment remarquable. Qu’il y ait des travaux à faire, c’est certain. Nous ne sommes pas hostiles à l’idée du déménagement du théâtre dans l’église des Franciscains si cette perspective convient à sa directrice. Nous émettons néanmoins des réserves au niveau de la capacité d’accueil fortement diminuée et de son accessibilité. Nous nous opposons à la démolition du TNN. Ce dernier pourrait être ré-agencé en salles de réunions de différentes capacités, c’est un équipement qui manque à la ville de Nice et qui permettrait de sauver le bâtiment en conservant son volume et ses façades.

Par exemple la salle Michel Simon (318 places) pourrait être affectée aux musiques actuelles et redonner au Volume, qui attend son relogement à Garibaldi qui n’arrivera jamais, une nouvelle perspective de développement, tout en répondant à une attente forte des jeunes.

L’ensemble TNN MAMAC est une œuvre de l’architecte Yves Bayard, celle dont il était le plus fier. L’œuvre architecturale est dénommée « le MAMAC et son double le théâtre de Nice ». Cet ensemble a été construit avec des fondations difficiles car reposant sur les arches des ponts bâties après guerre pour recouvrir le paillon. C’est ce qui explique la forme si particulière du musée.

Bayard a alterné les pleins et les vides, les tours de marbre et les passerelles en verre et métal. Il a fait jouer les transparences en faisant évoluer les stores en fonction de la lumière. Il a reproduit une falaise de marbre de Carrare au naturel et s’est inspiré pour les escaliers de ceux de la Scala de Milan. Enfin, il a relié le MAMAC au théâtre de Nice par une esplanade surélevée, dans le but de susciter un dialogue entre l’art contemporain et le théâtre. Par ce dialogue, il a créé une opposition totale entre le froid du musée et le chaud du théâtre. Car le théâtre s’inscrit dans le musée, le musée est en creux alors que le théâtre reprend la même forme en plein.

FAIRE DU PALAIS DES EXPOSITIONS, UN GRAND MUSÉE INTERNATIONAL

Nous voulons faire du Palais des Expositions un grand musée international aux standards des grandes métropoles modernes, un équipement dont la ville ne dispose pas actuellement. Il s’agirait d’en faire un grand musée à dominante d’art contemporain en s’appuyant sur les collections du MAMAC et des musées Chéret, Anatole Jakovsky et Matisse, sur l’école de Nice, la donation Ferrero, et en passant une convention avec un grand musée national.

Tout une partie de ce grand musée serait affecté au musée du Carnaval promis depuis 12 ans mais jamais réalisé, à son histoire, à son évolution, jusqu’à la fabrication contemporaine des chars. Ainsi, le foncier de la Rue Richelmi et celui de la halle Spada où l’installation du musée du Carnaval avait été un temps envisagé, seraient libérés. La vente des terrains permettrait de financer une partie du projet.

FAIRE DU MAMAC UN MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE

Le MAMAC accueillerait à la place les pièces du musée d’histoire naturelle actuellement stockées dans le vieux musée Barla et ses dépendances. Il faut rappeler que les collections du musée d’histoire naturelle de Nice sont les plus importantes de France, après celles du musée national d’histoire naturelle de Paris. Ce musée d’histoire naturelle est attendu depuis des années. Il avait été promis par le maire au Parc Phoenix, une idée de plus passée aux oubliettes.

Le MAMAC pourrait également accueillir, pour le compte de la BMVR, les milliers d’ouvrages de la fondation de Cessole, après accord de la famille, actuellement stockés à la villa Masséna. Tout cela constituerait, avec la BMVR Louis Nucéra, un vaste pôle culturel et scientifique.

FAIRE DU 109 LE CARREFOUR DE LA CRÉATIVITÉ

Les moyens du 109 seront augmentés. Il restera un pôle pluriculturel avec des ateliers d’artistes, des artistes en résidence, des arts vivants, des arts numériques. Ce lieu d’expositions sera plus sollicité. La ville pourra passer notamment une convention avec la villa Arson qui retrouvera un nouveau partenariat avec des surfaces pour exposer ses jeunes talents. Rappelons que la villa Arson a été privée des galeries de la Marine et des Ponchettes qui ont été détruites par le maire pour faire le cours jacques Chirac.

FAIRE DE L’ARIANE LE QUARTIER DU STREET ART

Enfin, nous allons faire de l’Ariane le quartier du Street Art et un centre européen du Street art. Il y a la place, les talents et la possibilité de faire des ateliers. L’extension de la ligne 1 du tram desservira le site. Nous allons relever ce défi et faire monter les touristes, notamment les touristes jeunes à l’Ariane.

FAIRE DE L’AMÉNAGEMENT DE NOS COLLINES, UNE ALTERNATIVE A UNE NATURE ARTIFICIELLEMENT RECONSTITUÉE

La coulée verte version 1, c’était bien. C’est un dossier pour lequel nous avons voté car cette promenade du Paillon et son parking étaient pour le coup une véritable verrue. Mais ce n’est pas un espace végétal naturel, c’est un jardin reconstitué sur un fleuve. S’il y avait un enjeu, ce serait de libérer ce fleuve, pour se protéger des crues à venir, pas de changer la façon dont on le couvre.

Nice au Cœur veut privilégier une nature « originelle », installée depuis des millénaires, à une nature reconstituée artificiellement.

Nous avons, ici à Nice, une nature authentique, culturelle et méditerranéenne : des oliviers centenaires, des pinèdes, encore quelques agrumes, une végétation diversifiée, nourrie par un climat exceptionnel.

A Nice, c’est cet écosystème exceptionnel qu’il faut mettre en valeur, de la promenade des Anglais jusqu’aux différents sites et collines : l’Observatoire, le Parc du Vinaigrier, le Mont Boron, le jardin Nelson Mandela, le site du Lazaret et son sentier littoral, la colline du Château, le jardin botanique de la Corniche Fleurie représentent, s’ils étaient mieux équipés, des espaces naturels qui seraient appréciés par tous, à l’image de la fréquentation des sept collines de Rome. Il en est de même avec la colline Saint Philippe et, plus à l’Ouest, avec le futur Parc de la plaine du Var.

Nous devons améliorer l’accessibilité de tous ces sites. Avec le coût des démolitions nécessaires pour mettre en œuvre le projet démagogique annoncé (6 à 8 millions d’euros minimum si l’on rajoute les hôtels que j’assure de mon soutien), on devrait pouvoir aménager les parcs péri-urbains, les rendre plus accessibles avec des transports publics fréquents, des installations de mobilités publiques et économes (transport par câbles à tester), mais aussi en facilitant l’accès aux collines et en rénovant escaliers et raccourcis des collines.

Nous sommes bien loin de la nature artificielle. Il n’y a pas besoin de raser des bâtiments publics pour faire pousser des arbres, il suffit de protéger et de faciliter l’accès de ce que la nature nous a offert. Si tous les massifs environnants étaient accessibles par des transports en commun réguliers, tou.te.s les habitant.e.s auraient accès à une nature installée depuis des siècles. Défendons nos paysages naturels plutôt que de créer de l’artificiel.

Ainsi aménagée, la ville de Nice s’enrichirait de nouvelles installations qui seraient agréable à fréquenter les soirs d’été, quand la ville basse a été surchauffée par l’activité humaine.

Il ne faut plus céder un pouce de terrain là-dessus car, au bout de cette logique, ce sont des arbres en pots dans les couloirs de bus qui se profilent.

En 1984, Nicolae CEAUSESCU avait rasé 500 hectares à Bucarest pour créer son Palais idéal.
Aujourd’hui, Christian ESTROSI veut raser Acropolis et le TNN pour construire sa coulée idéale qui ne sera en fait qu’une nature « artificielle », tellement bien illustrée par les pelouses synthétiques qui prospèrent. L’étirer jusqu’au Palais des Expositions est un projet de communication, pas un projet de lutte contre le réchauffement climatique. Ce projet de coulée verte est une nouvelle forme de domestication et d’asservissement du Paillon qui reste un fleuve côtier rebelle.

Je veux que Nice soit en phase avec cette nature méditerranéenne et alpine, généreuse, superbe, mais puissante et sauvage. La démarche de Nice au Cœur, c’est d’inciter les Niçois.es à vivre avec la nature et de s’organiser avec elle en s’y adaptant.