Ce tweet qui met le feu à l’aéroport

Lu sur la page facebook de Patrick ALLEMAND le 18 mai 2020.

J’ai tweeté il y a deux heures que des dizaines d’emplois, peut-être plus, étaient menacés à l’aéroport de Nice Côte d’Azur.

Voici ce tweet.

« Il se prépare sur la plateforme de l’aéroport Nice Côte d’Azur des dizaines de licenciements. Seul le recours à un allongement du chômage partiel pourrait endiguer ce qui deviendra inévitable si l’activité ne reprend pas. Ce sera un choc social de plus pour notre département. https://t.co/hcwSAGqpMF »

J’assume.

Cela fait plusieurs jours que je reçois des alertes provenant de salariés inquiets de la tournure prise par les événements mais c’est un long message qui m’est parvenu ce matin qui m’a décidé à intervenir publiquement.

Voici ce message :

« Bonjour,

Je fais appel à vous pour nous aider dans cette crise sanitaire et économique sans précédent.

Je travaille comme agent d’escale au sein d’une entreprise de l’aéroport Nice Côte d’Azur qui est spécialisée dans les services aéroportuaires d’assistance.

Cette société emploie un peu moins de 400 salariés sur Nice. Nous ne possédons pas d’avions mais nous faisons la sous traitance de plus d’une quarantaine de compagnies (agents de billetterie, agents d’enregistrement et d’embarquement des passagers, agents des litiges bagages, coordinateurs de vol et nois traitons également beaucoup de vols de l’aviation privée.

Nous sommes des dizaines et des dizaines d’entreprises ou de sociétés de services sur l’aéroport à vivre du tourisme (sous-traitants aéroportuaires, magasins, loueurs de voitures, sociétés de sécurité, sociétés de nettoyage, sociétés de catering, pompiers, policiers, médecins).

C’est une ville dans la ville.

Suite à cette crise, cette ville s’est éteinte. Le terminal 1 est fermé depuis la mi-mars car il fallait réduire les coûts d’exploitation. Seul le terminal 2 est ouvert actuellement avec tout au plus 3 ou 4 vols par jour.

C’est une désolation

Et dans chaque aéroport français, c’est la même situation. Aujourd’hui nous avons l’impression d’être les oubliés de l’Etat.

En effet l’Etat à rallongé le chômage partiel jusqu’en septembre 2020 pour les secteurs d’activité touristique (Hôtels, restaurants, compagnies aériennes) mais visiblement il ne mentionne pas les sociétés aéroportuaires qui en dépendent.

L’Etat parle de maintenir le chômage partiel pour les entreprises complètement à l’arrêt, mais quid des entreprises dépendantes du tourisme qui travaillent très peu et où 9/10eme du personnel edt en chômage partiel comme nous.

En mai 2019, notre société a traité un peu plus de 2100 vols alors qu’en mai 2020, seulement 20 vols sont prévus. Nois ne sommes pas à l’arrêt mais c’est tout comme.

Comment le gouvernement peut il imaginer une participation des employeurs pour le paiement du chômage partiel alors que l’activité est au plus bas.

Nos entreprises, déjà fragilisées ne pourront pas supporter ce poids économique supplémentaire et ne pourront pas éviter de procéder à des licenciements.

Nous vous sollicitons afin que vous puissiez faire entendre nos voix, la voix de ces milliers d’emplois du secteur aérien qui sont en danger.

Il faut préserver ce chômage partiel en totalité jusqu’à la reprise d’activité. « 

Se rajoutent à ce texte à la fois précis et prenant d’autres éléments.

Les compagnies du Terminal 1 au niveau enregistrement se font sous traités par Aviapartner au niveau de l’enregistrement et de la piste. Pour la soute Aviapartner elle même sou-traite à GSF. Pour la sécurité du Terminal 1, c’est la société Securitas.

Pour la sûreté du Terminal 2, c’est la société Samsic. C’est le terminal que la société aéroportuaire va exploiter au maximum pour réouvrir le T1 au premier trimestre 2021.

Ce scénario mettrait tous les sous traitants du Terminal 1 Securitas, Aviapartner, GSF, dans l’obligation de licencier massivement.

Voici ce qui se prépare et dont personne ne parle.

Au delà d’exprimer notre solidarité et notre soutien à tous ces salariés et à leur famille, il me paraît essentiel de peser par tous les moyens et au delà des clivages politiques pour que le chômage partiel de ces entreprises soit aligné sur celui des professionnels du tourisme.