14 janvier 2011, il y a déjà 10 ans, la Tunisie se libérait de Ben Ali

17 décembre 2010, quand Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de Sidi Bouzid (centre-ouest), s’immole par le feu pour protester contre la saisie de sa marchandise, il est loin d’imaginer qu’il vient de signer l’arrêt de mort du régime Ben Ali.

Dès lors et durant quatre semaines, les manifestations, d’abord contre le chômage puis contre le régime, vont se multiplier dans le pays ne restant plus cantonnées aux seules régions intérieures de Sidi Bouzid et Kasserine.

14 janvier 2011, cinq jours auparavant j’étais dans le bureau de l’ambassadeur de France et nous mettions ensemble la dernière main à une mission de fonctionnaires de la Région. Je me souviens lui avoir dit qu’il serait peut être plus prudent de différer ce déplacement.

Il m’avait répondu qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, qu’il s’agissait de troubles sociaux comme il en avait vu d’autres. Pourtant je sentais une tension incroyable en ville.

Ce n’est que le mardi, 48 heures avant la chute de Ben Ali, que l’ambassade nous demandera d’annuler la mission.
La révolution du Jasmin était en marche et désormais « inarrêtable ». Contrairement à ce que l’on a retenu de cet événement, la révolution du Jasmin ne fut pas si pacifique que cela. Le bilan officiel fait état de 219 morts et 510 blessés.

5 jours après mon départ de Tunis, la Tunisie ouvrait une nouvelle page de son histoire. Après 23 années au pouvoir, le président Ben Ali fuyait son pays ouvrant alors la porte de la démocratie au peuple tunisien.