26ème rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal logement

La Fondation abbé Pierre a présenté cette semaine son 26ème rapport sur le mal logement, fortement marqué par la pandémie qui sévit depuis plus d’un an maintenant en France et partout dans le monde.

Le rapport insiste particulièrement sur quatre points :

  • Il pointe cette double peine vécue par les mal-logés pendant les confinements. Pour la plupart des gens qui sont logés correctement, le logement a été une bulle protectrice pendant le confinement. A l’inverse, pour les personnes mal logées, le logement a été vécu comme une prison avec des effets très graves sur l’état de santé sanitaire des personnes. Avec des conséquences pour les enfants en terme de stress, de pathologies cutanées, de pathologies respiratoires, d’échec scolaire ou encore de dépression voire même, pour les plus petits enfants, des problèmes de motricité.
  • Le surpeuplement dans les logements est un autre facteur pointé par le rapport, qui augmente les risques d’être contaminé par la covid-19. Des enquêtes de médecins sans frontières ont montré que pour les personnes qui avaient été hébergées dans des gymnases, dans les centres d’hébergement d’urgence, dans des foyers de travailleurs migrants, ou qui étaient passées par des bidonvilles ou des campements, avaient parfois des taux de prévalence de 50%. Les mauvaises conditions de logement rendent les personnes plus malades . C’est également vrai pour l’environnement urbain dans les quartiers politique de la ville où le taux de contamination a été 2 fois plus élevé que dans le reste de la population.
  • A ces dégâts s’ajoute la question de la précarité énergétique. Le premier confinement est tombé au printemps, il faisait beau et relativement chaud. Actuellement, un cocktail explosif est en train de se mettre en place entre une augmentation des prix de l’énergie, une dégradation du revenus des personnes au bas de l’échelle et puis la perspective d’un nouveau confinement au moment où il fait froid. Ça risque d’être assez compliqué si les personnes n’ont pas les moyens de payer leur chauffage.
  • Enfin, les jeunes sont particulièrement concernés. Durant le confinement, 58 % des étudiants qui exerçaient une activité ont arrêté (36 %), réduit ou changé leur activité rémunérée. Parmi les étudiants pour qui cette activité a été interrompue, seuls 27 % ont bénéficié du dispositif de chômage partiel. Parmi les étudiants ayant arrêté de travailler pendant cette période, 37 % n’ont pas repris d’activité rémunérée après le déconfinement et 13 % ont repris la même activité mais avec des horaires de travail réduits. Pour l’avenir, 35% des jeunes craignent en 2021 ne pas avoir de quoi payer leur logement selon la Fondation qui met en garde le gouvernement contre un effet boomerang, avec l’accroissement des impayés et regrette surtout que le logement social soit le « grand oublié » du Plan de relance.