Pour lutter contre le réchauffement climatique, Christian Estrosi plante des arbres et se dit… « écolo »

Tribune de Bernard Krebs en réaction à l’article du Nice Matin du 8 octobre 2021.

C’est la croissance du tronc qui est seule capable de séquestrer du CO2 : les feuilles en absorbent, certes, pour se développer mais à l’automne, après la chute, tout est relargué dans l’atmosphère.

Par contre, le poids sec du bois étant formé d’hydrates de carbone à chaînes longues est très majoritairement formé de CO2 : un arbre absorbe du CO2 en proportion de sa croissance en « bois ». Et celle-ci se limite à quelques kg ou dizaines de kg par an, selon la nature de l’arbre.

Et surtout, cette séquestration de CO2 ne dure que pendant le temps où le bois reste bois ; les branches élaguées utilisées comme base de chauffage relarguent tout le CO2 accumulés préalablement. Et l’arbre lui-même, sauf à être utilisé en menuiserie ou en construction, relarguera son contenu en CO2 en fin de vie. Seuls les arbres qui fournissent de bois utilisable de manière pérenne peuvent être qualifiés de « vrais » puits de Carbone.

En parallèle, posez les consommations horaires en hydrocarbures des bulldozers, des pelles mécaniques, des camions, des marteaux-piqueurs et vous constaterez, avec effroi, que l’ensemble de la prolongation de la Coulée Verte ne compensera pas, en une année, une seule journée de chantier, ni même une demi-journée. En effet, ces consommations sont sans commune mesure en comparaison de la consommation d’un véhicule personnel.

Pour dire que c’est « écolo », il faut être gonflé…