DOSSIER TRAMWAY – EXTENSION DE LA LIGNE 1

Vous trouverez ci-dessous le dossier de presse concernant l’intervention des élus « Un Autre Avenir pour Nice » lors d’une conférence de presse qui s’est tenue jeudi 12 avril 2018.

TRAMWAY – EXTENSION DE LA LIGNE 1 :« Arianencs et Trinitaires,  on vous prend pour des billes ! »

Lors de la dernière séance du conseil métropolitain du 5 avril dernier, je suis intervenu sur la délibération 0.2 relative au financement des études pour l’extension de ligne 2 du tram vers Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer avec un ouvrage du franchissement du Var. J’ai rappelé à cette occasion que nous ne renoncions pas au projet d’extension de la ligne 1 vers l’Ariane et La Trinité. Nous avons demandé de relancer des études.

Nous avons notamment demandé une reprise d’étude car je ne crois pas à l’option alternative défendue notamment par l’ex-député de la circonscription, Rudy Salles, de mise en place d’un véritable RER en utilisant le bas de la ligne SNCF Nice-Breil-sur-Roya-Tende. J’ai rappelé notamment que ce débat paraissait surréaliste à l’heure où  l’existence même de cette ligne était menacée et où nous devions la défendre car elle était « pointée » dans le rapport Spinetta comme une ligne déficitaire à fermer !

Christian Estrosi a démonté point par point notre argumentation en annonçant que le tram ne se justifiait pas et qu’il y aurait, avant la fin du printemps, un TER toutes les vingt minutes.

Par ailleurs, il a utilisé un nouvel argument, celui d’un ratio de population en deçà duquel le projet ne peut être subventionné ni par l’Etat, ni par les autres partenaires, fixé à 12.000 habitants par kilomètre. Si elle concerne moins de 12.000 habitants par kilomètre de ligne, sa construction ne se justifierait pas. Sur la T1, il y a 24.000 habitants par kilomètre. Sur la T2, 17.000. Sur la T3, 14.000. Et sur l’extension vers L’Ariane et La Trinité ce ratio ne serait que de 5.000 habitants par kilomètre.

En tout état de cause, il est clairement apparu que Christian Estrosi ne voulait absolument pas de cette extension. A noter le mutisme remarquable du maire de La Trinité qui n’a pas dit un seul mot sur le sujet. Pourtant lorsque l’on réétudie le schéma directeur des transports urbain voté en 2009, l’extension de la ligne 1 est incluse.

Les documents de la CUNCA précisent les coupes d’insertion, un planning sommaire de cette extension et un plan schématique de la T1 extension. De la même manière, en page 7, l’extension jusqu’à La Trinité est bien mentionnée (communication sur le site de la ville de Nice le 14 décembre 2012).

Enfin, l’enquête publique du 27 septembre au 27 octobre 2010, relative à l’extension de la ligne 1, mentionne en page 2 l’extension de la ligne jusqu’à La Trinité.

Voici les arguments que nous contestons :

1 – Le cadencement d’un TER toutes les vingt minutes ne changera pas grand-chose

Même si la Région a considérablement amélioré la desserte en réhabilitant la gare et le passage à niveau de l’Ariane et en construisant le pôle multimodal du pont Michel, un TER n’est pas un tram.

Ce n’est pas le même niveau de desserte. Le tram c’est un arrêt tous les 400 mètres au cœur de l’Ariane contre deux arrêts en trois kms sur le rive gauche du Paillon alors que l’Ariane est situé en rive droite.
Ce n’est pas le même niveau de fréquence. Un TER toutes les 20 minutes aux heures de pointe alors que, sur ces mêmes tranches horaires, la fréquence du tram est de 4 minutes entre 7h00 et 9h00 et entre 17h00 et 19h00 soit 15 rames par heure. De plus, dans le temps, la desserte du tram se prolonge jusqu’à une heure du matin, bien au-delà du service TER.

2 – Nous contestons le ratio de population de 5.000 habitants au kilomètre

Il s’agit du ratio annoncé par Christian Estrosi pour justifier l’abandon du projet. C’est très surprenant et cela contredit y compris les documents officiels de la métropole Nice Côte d’Azur. En effet, il est précisé, dans le dossier Étude d’impact ligne 2 du tram, 2ème partie, page 8 (cf. lien ci-dessous) :

« L’un de ces critères, le ratio (P+E) /km (population et emplois potentiellement desservis par kilomètre de ligne), outil couramment utilisé en France lors de la création de lignes de tramway, a montré que la ligne 2 possédait le ratio le plus élevé (17.000/km contre 10.000 pour l’extension de ligne 1 (T1), 12.000 pour la ligne 3 et 13.000 pour la ligne 4) ».

http://tramway.nice.fr/schema-des-transports/

10.000 habitants au kilomètre, c’est l’étude d’impact qui l’affirme.

Or le calcul est vite fait. L’extension de la ligne 1 entre Pasteur et La Trinité est de 3,9 kilomètres. Dans le schéma directeur des transports urbain 2030, il est précisé le chiffre de 4,3 kilomètres mais cela ne tient pas compte de l’extension Pont Michel-Pasteur qui a été réalisée en 2012 et qui mesure 450 mètres. Les 3,9 kilomètres de l’extension de la ligne 1 desserviraient directement :

Le centre hospitalier spécialisé de Sainte-Marie qui représente 1.139 emplois ;
Les grandes surfaces de bricolage (emploi non évalués) ;
Le secteur de l’Ariane : 12.000 habitants (nous avons pris la valeur Indiquée sur la plaquette ci-dessous « Zoom sur la rénovation à l’Ariane », page 3).

http://www2.nice.fr/DP_2016_ariane/La_renovation_a_l_Ariane_VF.pdf

La Trinité : 10.200 habitants.

Soit 23.339 utilisateurs potentiels, ce qui donne un ratio de 5.984, déjà plus élevé que les 5.000 annoncés par Monsieur Estrosi.

Mais, c’est oublier, à l’instar du raisonnement tenu pour la ligne 3 qui inclut dans son ratio le rabattement collinaire, concernant l’extension de la ligne 1, qu’elle desservirait aussi indirectement par du transport multimodal (tram + voiture ou bus) les communes des vallées du Paillon, a minima :

Saint-André-de-la-Roche : 5.400 habitants ;
Tourrette-Levens : 4.900 habitants ;
Drap : 4.400 habitants ;
Contes : 7.400 habitants ;
Blausasc : 1.500 habitants ;
L’Escarène : 2.500 habitants ;
Cantaron : 1.300 habitants ;
Berre-les-Alpes : 1.300 habitants ;
Peillon : 1.500 habitants ;
Châteauneuf : 900 habitants.

Soit, a minima, 30.100 habitants supplémentaires, ce qui conduit à un ratio minimum de 13.360 habitants au km de ligne, valeur au dessus du seuil communiqué par Monsieur Estrosi en Conseil métropolitain. L’argument ne tient donc pas.

Cette dernière valeur est totalement infondée. C’est un mensonge de plus de Christian Estrosi pour masquer les vraies raisons inavouables de son abandon de l’extension de la ligne 1.

Il est désormais évident que l’extension de la ligne 1 du tramway a été engloutie dans le financement du souterrain de la ligne 2 du tram. Nous ne laisserons pas faire.

C’est la raison pour laquelle, appuyés par la plateforme citoyenne « Nice au Cœur », nous avons lancé une pétition qui recueille à ce jour 887 signatures et que nous allons développer.

« Nice au Cœur » appelle à la constitution d’un collectif de l’ensemble des forces politiques, associatives et citoyennes pour renforcer cette action, déjà bien engagée, et qui démontre (887 signatures) une véritable mobilisation de la population locale.