La lettre n°2 de Patrick Allemand aux commerçants niçois
Mesdames, Messieurs,
Chère commerçante et cher commerçant,
J’ai le plaisir de vous faire parvenir le n°2 de la lettre spéciale « commerces » éditée par « Nice au Cœur ».
Je vous en souhaite bonne lecture.
Bien Cordialement,
Patrick Allemand
Conseiller municipal et métropolitain
Président de Nice au Cœur
Christian Estrosi refuse de porter la gratuité du stationnement sur voirie à une heure
Depuis des mois, j’arpente la ville à votre rencontre, sur votre lieu de travail, souvent en fin d’après-midi. Un chemisier habilleur installé au 24 rue de la République, était le 5 mars dernier, le 500ème commerce de la ville dont j’ai poussé la porte d’entrée.
Aussi, lorsque j’ai pris la parole au dernier Conseil municipal du 7 février 2019 pour dire à Christian Estrosi, « vous êtes en train de tuer le petit commerce ! », c’est que j’avais quelques raisons de l’affirmer. Ce n’était pas la première fois. J’étais déjà intervenu le 7 juin 2018 en Conseil municipal (lire ici mon intervention).
A cela, il avait répondu que le commerce était florissant et il a contre-argumenté en brandissant les chiffres fournis par l’administration fiscale qui affichent 2,9% de croissance sur le département et plus de 7,9% à Nice. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut rien voir, et surtout pire sourd que celui qui ne veut rien entendre.
En fait, c’est plus subtil. En vérité, l’administration fiscale se base sur les rentrées de recettes TVA pour évaluer la croissance mais elle ne peut distinguer les commerces des entreprises ou des services. Ainsi, les chiffres annoncés par le maire, bien que justes, ne permettent pas de mesurer la dégringolade du commerce de proximité alors que, par ailleurs, les services sont en forte progression.
Le quotidien Nice Matin du 25 février 2019 tire la sonnette d’alarme (voir la totalité de l’article).
Le commerce niçois souffre. Et cela touche même les commerces situés en centre ville, avenue de la Liberté. Nous devons reconnaître que nous pensions cette zone commerciale à l’abri des difficultés.
« La ville déploie un arsenal de mesures de soutien », titre encore Nice Matin du samedi 2 mars 2019 (voir la totalité de l’article).
Quelles mesures de soutien ? La baisse de 5% de l’impôt foncier ? Mais, rien n’oblige les propriétaires à la répercuter sur les loyers qu’ils encaissent.
Certes, la municipalité cherche des solutions : braderies à répétition, 30 minutes de stationnement gratuit, animations diverses. Mais, qui a porté l’estocade à ceux qui étaient déjà bien fragilisés ?
Au vu de la situation, nous considérons que le commerce niçois est passé au second plan des préoccupations de la ville. En effet, l’impact des travaux sur la ligne 2 du tram a été considérablement sous-estimé. Malgré les commissions d’indemnisation, de nombreux commerces, le long du trajet, ont mis la clef sous la porte. De plus, les difficultés enregistrées sur le tracé du souterrain, aux emplacements des stations, aux endroits où se sont produits des incidents de chantier, etc, n’ont pu être anticipées et ont considérablement pénalisé l’activité commerciale ailleurs dans la ville, notamment à cause de changements de sens de circulation.
La mairie est restée sourde à nos alertes et a volontairement minimisé les conséquences de la mise en place de la réforme du stationnement payant sur voirie à compter du 1er janvier 2018. Le zèle avec lequel l’entreprise privée s’est chargée de verbaliser les contrevenants a fini par détourner la clientèle venant des quartiers non desservis par le tram et prenant la voiture pour se rendre en ville. Cette clientèle s’est réorientée vers des grands centres commerciaux qui saturent l’espace économique : Cap 3000 et son extension, Polygone Riviera et Nice One qui se révèle être un échec pour le moment. Eux, permettent le stationnement gratuit. Il serait intéressant d’évaluer le bilan carbone de cette réforme.
Le détournement de la vidéo-surveillance au profit de la vidéo-verbalisation, n’a fait qu’amplifier le phénomène. C’est particulièrement signalé dans les secteurs de Gambetta et de Lepante (lire ci-dessous l’article du Nice du 8 mars 2019).
Se rajoutent à cela des causes extérieures. La baisse du pouvoir d’achat des retraités dont la CSG a été considérablement augmentée. Or, la proportion de personnes âgées est plus importante à Nice que dans les autres grandes villes de France. La baisse du pouvoir d’achat, c’est bien plus important que l’impact des « gilets jaunes » qui n’ont jamais été plus d’un millier à Nice et ont fait preuve de responsabilité. Il n’y a eu que quelques incidents mineurs par rapport à ce qu’il s’est passé dans le pays.
Nous considérons que le sort du commerce niçois n’a pas à être au cœur de querelles politiciennes, car derrière des tiroirs caisses, il y a des femmes, des hommes, qui font souvent de lourds sacrifices, ne comptent pas leurs heures, souvent au dépend de leur vie de famille.
Aussi, lorsque le 7 février dernier, lors du conseil municipal, notre groupe, « Un autre avenir pour Nice » a proposé que l’on passe la gratuité du stationnement de 30 minutes à 1 heure, c’est parce que nous considérions et nous considérons qu’en effet tout le commerce niçois devait et doit être soutenu en urgence, et nous pensions être entendus. La réponse du maire a été nette : « NON ! Il n’en est pas question ! ». Et il a laissé ensuite son adjoint chargé du stationnement, Gaël Nofri, vanter les mérites de cette réforme qui fait tant de mal à certains d’entre vous (lire ici le vœu sur l’allongement de la durée de la gratuité du stationnement en voirie).
Nice au Cœur continue de travailler à un plan global de relance du commerce niçois, car comme je le dis souvent, lorsque le commerce souffre, c’est toute la ville qui trinque. Victor Hugo disait : « Qui ouvre une école ferme une prison ». Et moi je vous dis : « un commerce qui ferme, fabrique 10 délinquants ». Parce que, pour l’animation d’un quartier et la prévention de l’insécurité, des magasins ouverts et éclairés font plus que des caméras de vidéo-surveillance.
Nous en avons déjà 2350 avec les résultats que nous connaissons tous.
De votre coté, n’hésitez pas à nous faire parvenir toute information, toute idée, qui contribuerait à l’amélioration de la situation du commerce de notre cité.
Bien Cordialement à vous,
Patrick Allemand,
Conseiller municipal et métropolitain
Président de « Nice au Cœur »
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