Discours prononcé par Patrick ALLEMAND à l’occasion de ses vœux aux Niçoises et Niçois le 18 janvier 2020
Bonjour à tous,
Si j’ai choisi cette chanson de Yannick Noah, « Aux arbres citoyens », ce n’est pas un hasard. Je trouve qu’elle a du sens par rapport au moment que nous vivons. Elle a été écrite il y a 15 ans en 2005. A une époque où les enjeux environnementaux étaient loin d’occuper la place qui est la leur aujourd’hui.
Il y a non seulement cette dimension écologique, mais il y a aussi une adresse à la jeunesse, une ode à la citoyenneté et un appel à l’engagement.
Je veux saluer tout d’abord toute l’équipe de Nice au Cœur et en particulier Françoise Assus-Juttner, qui en est, peu à peu, devenu l’âme et le symbole. Saluer également Jean-Jacques, Camille, Michèle, Annie, Elena, Antonia, Gérald et Rabia, le personnel du centre Anima Nice et toutes celles et ceux qui ont travaillé à cette organisation.
Je veux remercier aussi ceux qui ont assuré la première partie Yousri et l’école de danse Young Dream, incontournables. Tout le reste a bougé. Merci à Esther Dalesio et à Badou. Merci de ta fidélité et de ton engagement Badou et enfin merci à Jacques Reggiani, qui l’espace de quelques minutes, nous a fait partager un vrai moment d’émotion.
Je salue un certain nombre de personnalités qui nous ont fait le plaisir d’être là, Xavier Garcia, le 1er secrétaire fédéral du PS ainsi que Nicolas Delaire, le responsable départemental de l’UDE avec lequel je travaille depuis longtemps.
Enfin je salue Paul Cuturello et Christine Dorejo, conseillers municipaux du groupe « Un autre avenir pour Nice » qui ont fait à mes côtés un travail remarquable. Je n’oublierai jamais votre loyauté absolue en 2017 après l’épisode présidentiel et législatif. Merci également à Michèle Matringe et Hervé Dupont, anciens conseillers municipaux de Nice.
Je vous souhaite à toutes et tous une très belle année 2020. Vous partagerez ces vœux avec vos proches, de la santé, du bonheur. Que chacune et chacun d’entre vous puisse trouver son chemin dans une société qui n’a jamais été aussi fragmentée.
L’an passé, j’avais terminé mes vœux en vous posant deux questions : Suis-je encore utile à la gauche ? Suis-je encore utile à la ville ? Et vous aviez répondu oui. Bon, il y en avait bien 2 ou 3 qui ne devaient pas le penser mais je vous avais répondu, « Alors, je serais là ! » Et je suis là ! Non sans avoir traversé quelques tempêtes, je vous l’accorde. Voyez-vous, j’ai pendant l’automne longtemps médité sur une phrase de François Mitterrand « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Il m’a fallu beaucoup de volonté pour trouver le chemin. Et si je suis là aujourd’hui, c’est parce que vous m’avez donné la force de résister.
Si Françoise Assus-Juttner a pu structurer cet appel des 500 à ma candidature, c’est parce que nous avions un bilan. Nous avons voté contre les délibérations au Conseil municipal quand il le fallait, notamment les délibérations budgétaires qui nous ont conduits à une dette cumulée, ville et métropole, de 2 milliards d’euros. Nous avons voté contre toutes les délibérations qui ont conduit au choix du souterrain pour la ligne 2 du tram, mais aussi parce que nous avons changé la manière de nous opposer. Nous avons publié ou organisé 345 communiqués de presse et conférences de presse. Nous n’avons pas été une opposition de salon comme j’ai pu le lire et nous avons obtenu des résultats.
Oui, Paul, Christine, soyons en fiers et revendiquez-le :
- La tarification sociale des cantines scolaires à 80 centimes d’euros pour les maternelles et à 1 euro pour les primaires, c’est nous !
- La proposition du passage en régie municipale de l’eau c’est nous !
- La proposition de mettre en régie municipale les palais Acropolis et Nikaïa, c’est nous !
- Le sauvetage de la Rotonde du stade du Ray, c’est nous !
- Le sauvetage de la villa Paradiso c’est nous !
- La gratuité du carnaval pour les personnes handicapées, c’est nous !
- L’extension du périmètre d’indemnisation des commerçants sur le tracé de la ligne 2 du tram, c’est nous !
- L’arrêt de l’expérimentation Reporty grâce à la CNIL, c’est nous !
- La reconnaissance faciale empêchée au lycée des Eucalyptus, c’est nous !
- La réouverture des fontaines fermées par temps de canicule pour éloigner les SDF du centre ville, c’est nous !
- L’ouverture d’un centre d’hébergement supplémentaire pour SDF par grand froid rue El Nouzah, c’est nous !
- La création du fonds pour la sécurité des manifestations associatives, c’est nous aussi ! Et ça, à l’occasion, dites-le à nos amis communistes car c’est grâce à ce fonds que la fête du Château a été sauvée. A ce moment-là, le fait que j’ai voté Macron ne leur posait pas de problèmes, etc.
Voila pourquoi cet appel des 500 a été possible. Cet appel on le doit aussi aux relations privilégiées que l’on a avec la vie associative. Moi, chaque année, lorsque je vais à la journée des associations, c’est un moment de pur bonheur d’échanger avec tous ces dirigeants de tous les secteurs, la solidarité, la santé, la culture, le sport et je salue ici cette vie associative qui est fortement présente dans cette salle. Nous aurons sur notre liste cinq personnes très connues qui viennent des maraudes, des grandes associations de solidarité. C’est formidable parce que nous avons conservé ces liens. Cela fait pourtant cinq ans que nous avons perdu la Région, que nous ne versons plus aucune subvention. Si nous avons gardé ces liens, c’est parce que nous avons des valeurs en commun et parce que nous n’avons jamais pratiqué le clientélisme, ce mot malsain qui rend les relations intéressées et qui crée des liens de vassalité.
Alors oui, il y a eu au milieu de tout cela, les élections présidentielles qui sont passées par là. Ce fut un moment politique difficile. Nous n’avons pas tous fait les mêmes choix. Je comprends le reproche qui m’est fait mais, si vous êtes si nombreux à être là, c’est que l’objectif qui nous rassemble aujourd’hui est, pour vous, plus important que ce qui nous a divisés hier.
J’assume. J’ai voté Emmanuel Macron parce qu’il incarnait à mes yeux, le jour où j’ai pris cette décision, le 13 mars 2017, la seule possibilité de barrer la route de l’Elysée à François Fillon et à Marine Le Pen. Je pensais voter pour un social-démocrate et le fait qu’il vienne de la banque ne me gênait pas. Et si je me suis trompé, c’est à vous que je dois le dire.
J’ai, par contre de suite mesuré l’ampleur de l’impact de cette élection sur le champ politique avec des formations politiques traditionnelles terriblement affaiblies et minées par des hémorragies militantes. J’assume. J’ai considéré que le moment était venu de faire autre chose, d’aller au delà des partis, de prendre de la hauteur, de faire de la politique autrement et c’est ainsi qu’est née la plateforme citoyenne Nice au cœur.
Alors permettez-moi de vous dire que, premièrement, je ne me cache pas derrière Nice au Cœur, et deuxièmement que, je regarde avec un certain amusement tout le monde présenter des listes citoyennes, des assemblées de concertations, des remue-méninges où je ne sais quoi encore. Nous avons de l’avance, beaucoup d’avance. Notre projet est prêt et nous allons retourner dans les quartiers pour le présenter.
Alors qu’à 8 semaines de l’élection, certains en sont encore à consulter. Franchement ce n’est guère rassurant ! 8 semaines ce n’est plus le moment de consulter mais c’est le temps de proposer et de convaincre.
J’assume aussi mon âge, 59 ans, et ma longévité. L’autre jour je suis invité à France Bleu. Le journaliste commence l’entretien par la réflexion suivante : « Mais vous êtes encore candidat ? » Je ne comprends pas pourquoi cette question n’est jamais posée à Christian Estrosi ou à Rudy Salles qui sont là depuis 33 ans. Ma longévité, ma continuité dans l’action, c’est ce qui nous a permis de construire cette relation de confiance et qui me permet d’être toujours à vos côtés lorsqu’il y a une cause à défendre ou une injustice à dénoncer.
J’assume enfin la violence d’une campagne municipale. Ce n’est pas un sport pour des bisounours. Je le dis parce qu’il y a quelques jours j’ai apporté mon soutien à David Nakache, empêtré dans une plainte en diffamation pour avoir évoqué la nécessité d’en finir avec le clientélisme et la corruption. On sait par expérience que les polémiques sont plus violentes en période électorale. Je ne me prononce pas sur le fond, c’est à la justice de le faire. Ce qui me gène par contre c’est la tentative d’instrumentaliser la justice pour mettre la pression sur les personnes et les faire taire. Bon après, il ne faut pas non plus fabriquer des héros artificiels. Je suis moi-même mis en examen pour diffamation sur plainte de Christian Estrosi depuis 3 ans et, franchement, un, ça ne m’empêche pas de dormir, et deux, ça ne m’a jamais fait taire.
Tout ce que nous avons accompli ensemble depuis trois ans, toutes ces expériences m’ont donné de l’espoir. Tout cela a démontré que le peuple de gauche ne s’était pas dissout comme un cachet effervescent. Il existe bel et bien et les progressistes aussi. S’ils ont déserté les partis, ils n’ont pas renoncé à leurs valeurs.
C’est tout cela qui fait que je suis ici devant vous, avec vous.
Je suis donc le candidat de Nice au Cœur, soutenu par le Parti socialiste et par l’Union des Démocrates et des Ecologistes. Merci à Nicolas Delaire qui amène son expérience écologique, et qui a soutenu « Nice au Cœur » dès le départ. Merci à Xavier Garcia d’apporter le soutien des socialistes.
Je suis le candidat de celles et ceux que Nice au Cœur est allé chercher là où ils se sentaient le plus utile, dans la vie associative, sportive, culturelle, au cœur des quartiers de la politique de la ville, dans les syndicats, et partout où la solidarité se décline.
Je suis aussi le candidat de ceux qui ont cru à l’union et ne veulent pas être les otages de l’extrême gauche, et de ceux qui, chez les écologistes auront été déçus par les choix stratégiques de leurs dirigeants.
Je veux être aussi le candidat de ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche républicaine et citoyenne, ouverte à toutes et tous, et qui se sont mis un temps en marche et qui sont aujourd’hui en panne de perspective municipale et en colère de voir se profiler un soutien à Christian Estrosi. Ces hommes et ces femmes de gauche, qui dans la 1ère circonscription par exemple se sont massivement reportés aux élections législatives sur la candidature de Caroline Reverso, ne peuvent pas accepter une chose pareille. Ce doit être leur ligne rouge ou alors ils ne sont plus de gauche.
C’est à toutes et tous que je fais appel pour rassembler aussi largement que possible et si je le fais aussi largement, c’est parce que mon ADN, c’est l’ouverture et non le sectarisme. Mon rôle, c’est de donner de l’espoir à tous. Tous ceux qui se reconnaissent dans le projet que nous portons sont les bienvenus dès l’instant où ils sont républicains.
Oui, il faut que la vie des Niçoises et Niçois change. Notre engagement, ce n’est pas seulement, ni Estrosi, ni Vardon, c’est un engagement qui s’opère autour d’un projet totalement différent.
Dans la grande tradition de la droite locale, Christian Estrosi s’est occupé de Nice et de sa façade touristique. Il serait stupide de ne pas reconnaître que la ville a changé. L’Allianz Riviera, la coulée verte, les lignes 2 et 3 du tram, la gare du Sud, le parc du Ray, inauguré il y a quelques jours par Nicolas Sarkozy, beaucoup de choses ont changé. Mais nous, nous allons nous occuper des Niçoises et des Niçois, de ce qui ne se voit pas. Et il y a beaucoup à faire surtout quand on voit que la priorité numéro 1 du maire sortant sera la sécurité. Mais cela fait 12 ans qu’il gère cette ville. Si au bout de 12 ans les Niçoises et Niçois placent toujours la sécurité en priorité un ou deux, c’est que le maire a échoué, malgré ses 3 000 caméras, malgré près de 500 policiers municipaux, malgré les tasers et tutti quanti. Avec un tel bilan, faire de la sécurité sa première priorité nécessite un certain culot. Il est disqualifié pour en parler et ne vous mettez pas dans les mains de Vardon, c’est le même logiciel en un peu plus répressif pour au bout du compte les mêmes résultats. C’est le logiciel qu’il faut changer. Ce n’est pas plus de policiers qu’il faut, c’est plus d’éducateurs, plus de moyens pour les associations de proximité, plus de moyens pour l’Education nationale.
Cet espoir nous devons d’abord le redonner par l’école. L’école c’est là que se construit une société, ce n’est pas par la prison ou par la haine. Il faut refuser le chômage de masse dans certains quartiers. Cela existe à Nice ! La pauvreté, l’assignation à résidence dans les quartiers, cela existe ici, près de nous. Il y a des quartiers où une politique suicidaire d’attribution des logements sociaux a conduit à concentrer les difficultés.
Depuis plusieurs années, Nice perd de la population. C’est la seule ville-métropole de France qui soit dans cette situation, la seule qui perde de son attractivité. Nice est une ville trop chère et ses équipements de proximité sont vétustes. L’état des écoles en est le témoin. C’est là qu’est l’échec du maire de Nice, pas sur les grands équipements publics.
Le logement est un véritable enjeu, la pénurie de logements sociaux se poursuit. Et c’est leur rareté qui empêche aujourd’hui une véritable mixité sociale. Finalement, seules y accèdent les familles les plus fragiles économiquement et socialement. Il n’est pas normal qu’en attendant, certaines familles consacrent 40 à 50 % de leurs revenus pour se loger, pouvant ainsi à peine vivre. Ce sont souvent ceux-là qui finissent par renoncer, par quitter la ville pour les alentours, allongeant leur distance domicile-travail. C’est ainsi que l’on fabrique des « gilets jaunes ».
Et cela est tellement vrai que les remontées du terrain qui nous parviennent, n’évoquent jamais les grands équipements. Ce dont les Niçoises et les Niçois ont débattu avec nous, c’est d’un projet qui leur parle au plan de la proximité.
Ensemble nous ferons de Nice :
Une ville durable où les enjeux sociaux et environnementaux seront traités de manière équilibrée, où l’on passera d’une politique superficielle et artificielle de l’écologie axée sur la communication à une politique ambitieuse portée par une démarche collective, citoyenne et responsable. Si nous avons classé l’écologie en premier, ce n’est pas par opportunisme électoral, c’est parce que la lutte pour le climat est à mes yeux essentielle.
Antoine de Saint-Exupéry disait : « On n’hérite pas la terre de nos ancêtres, on l’emprunte à nos enfants » Nous avons ce devoir moral vis-à-vis des générations futures. Dans cette course contre la montre, il faut un engagement sincère mais également une cohérence. On ne peut pas dire que l’on veut faire de Nice la ville verte de la Méditerranée, se contenter de mettre des arbres en pots dans les couloirs de bus et en même temps tout faire pour que le dossier de l’extension de l’aéroport aboutisse. On ne peut pas dire que l’on s’engage à lutter contre le gaspillage énergétique et, en même temps, déménager les services de la métropole dans l’immeuble Connexio où il n’a été prévu aucune production énergétique autonome. Des exemples aussi cruels, on pourrait en égrener quelques uns.
C’est le sens des deux mesures phares de « Nice durable » que nous avons présentées.
- Un plan global de rénovation énergétique des bâtiments scolaires. Et oui, cela coûtera cher mais, comme je l’ai dit lors de cette même émission de France Bleu, on vient de mettre un milliard d’euros dans la ligne 2 et son souterrain qui a fait exploser les coûts, on peut bien consacrer 200 millions d’euros à nos enfants.
- Un plan global vers les « zéro déchet » impliquant tous les acteurs, les citoyens, les commerçants, les entreprises, l’éducation nationale et aussi les touristes.
Une ville fluide et solidaire où l’on en finira avec cette assignation à résidence dans les quartiers et où nous serons en marche vers l’égalité territoriale, parce que les transports publics le permettront, parce que nous disposerons d’un véritable plan vélo et que la ligne 1 sera du tram sera étendue jusqu’à l’Ariane et La Trinité, voire au delà. Une vile où, je vous l’annonce, les transports publics seront gratuits pour tous les moins de 25 ans.
Une ville intelligente tournée vers l’éducation et la culture. Nous allons changer la vie des parents d’élèves en proposant deux mesures très concrètes.
- La première mesure : Toutes les écoles maternelles et primaires seront ouvertes de 7h30 à 18h30. L’accueil sera gratuit et, pour les enfants déposés entre 7h30 et 7h50, ils pourront prendre leur petit-déjeuner sur place. De même, après l’étude, les parents pourront reprendre leurs enfants jusqu’à 18h30. Ça changera la vie. Nous voulons mettre un terme au stress du matin et aux embouteillages aux heures d’entrées et sorties des écoles en étalant ces opérations. C’est cela aussi une ville fluide.
- La deuxième mesure : Nous allons ouvrir les cantines à tous les enfants dont les parents le souhaitent, y compris s’ils ne travaillent pas ou s’ils sont en recherche d’un emploi. Nous ne voulons plus qu’un enfant soit privé de cantine car le moment du repas est un moment très important pour l’enfant et sa socialisation.
Nous devons redonner l’espoir par la culture. Parce que la culture, c’est ce qui nous rassemble et nous rend meilleur, parce que la culture, ça décloisonne.
Il faut continuer d’ouvrir le théâtre à tous les quartiers.
Mais la culture, elle bouge, elle est poly-forme, elle est aussi ce que nous avons vu tout à l’heure, avec les danseuses de l’association Young Dream. Une ville aussi tournée vers la culture et que nous aurons l’obligation de diversifier au plan économique parce que la mono-industrie rend toujours plus vulnérable.
Enfin, une ville apaisée et ouverte qui tire une force nouvelle de sa diversité et qui saura faire de cette donnée un atout pour l’avenir. Et c’est là que nous mesurons ce qui nous sépare du Front National. Nous avons un atout exceptionnel pour que Nice ait sa place dans la mondialisation, c’est précisément sa population. Il y a 48 heures, Franck Riester, ministre de la culture en annonçant que le dossier niçois était retenu pour inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO a précisément fait allusion à cela dans son communiqué. Il a dit qu’à Nice, s’est constituée entre1760 et 1960, sur deux siècles, une ville nouvelle et cosmopolite dont le développement a été déterminé par la fonction de villégiature. Le candidat du RN a bondi. Le cosmopolitisme est au candidat RN ce que la muleta est au taureau. Il voit rouge mais il a tort. Nice, ville monde, l’est depuis si longtemps. Elle a accueilli les Juifs dès 1406, puis les Anglais et la reine Victoria, les Arméniens survivants du génocide de 1915 à la Madeleine, et j’en profite pour saluer tout particulièrement les arméniens aujourd’hui car il y a 19 ans, jour pour jour, le 18 janvier 2001, la France devenait la première grande nation démocratique à reconnaître le génocide arménien. Les Russes après la révolution de 1917 dans le quartier du Parc Impérial, les Piémontais fuyant le fascisme de Mussolini à Riquier et Saint Roch, les Républicains espagnols fuyant le franquisme, les rapatriés d’Afrique du Nord, les vagues migratoires issues des pays décolonisés, les Iraniens à la chute du Shah. Toutes ces diasporas pourraient être de fabuleuses ambassadrices de Nice à travers le monde et nous permettre d’être à la pointe de grandes coopérations économiques, culturelles, internationales.
Chacun dans cette salle, chacun d’entre nous détient une partie de notre histoire commune. Nous sommes toutes et tous le fruit de cette histoire, que nous soyons Niçoises et Niçois de père en fils et de mère en fille, fier.e.s de nos racines niçoises, que nous soyons originaires de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, des Comores ou de partout ailleurs dans le monde.
Tout cela nous le ferons ensemble car aujourd’hui dans cette salle, je ne vois que des Niçoises et des Niçois, aimant leur ville et fiers d’être Niçoises et Niçois. Elle est là l’énergie de Nice.
Vous êtes tous les militant.e.s de ce projet, vous êtes les ambassadrices et les ambassadeurs de ce projet. A vous d’aller convaincre celles et ceux qui n’ont pas pu entrer dans cette salle, vous êtes les piliers de notre pari, parvenir au rassemblement en fédérant autour d’un projet clair plutôt qu’autour de sigles. Il faut tourner le dos à ce vieux monde et se tourner vers l’avenir. Allez leur dire, le projet de Nice au Cœur, c’est autre chose que de l’anti-Vardon ou de l’anti-Estrosi, c’est un projet pour nous. Voilà ce qu’il faut aller dire à vos voisins, à votre famille, à vos collègues. Nous devons être la bonne nouvelle de cette élection, la surprise que personne n’attend.
C’est le vœu que je formule pour nous tous.
C’est ce qui nous fonde, c’est de donner de l’espoir à notre ville, aux Niçoises et aux Niçois parce que Nice, on ne la transformera pas si nous ne portons pas d’espoir, si nous ne leur montrons pas comment en même temps, nous pourrons améliorer la vie quotidienne et le vivre ensemble.
Il faut que cette ville soit unie, il faut la décloisonner, il faut que ça circule, que les gens s’ouvrent, qu’ils se découvrent, qu’ils se nourrissent de leurs différences. C’est cela l’espoir que nous portons.
Vive Nice !
Et vive la République !