Début des soldes mitigé : le contexte Covid-19 n’ explique pas tout

Bien sûr, il y a le contexte dans lequel commence la période des soldes : l’obligation de porter un masque dans tous les magasins, les gestes barrières, le gel hydroalcoolique, la régulation aux entrées des magasins mais il y a deux éléments dont on ne mesure pas la portée et qui posent question.
Et si la crise sanitaire que nous traversons avait modifié durablement les comportements, et si les consommateurs avaient évolué. Les achats de nécessité comme l’alimentation ont été faits mais ce que l’on appelle les achats additionnels que l’on fait d’habitude lorsque l’on va dans un centre commercial ou que l’on se promène n’ont pas eu lieu.
Cette crise sanitaire a favorisé le développement des circuits courts. Certains consommateurs achètent autrement, mieux mais moins. Peut-être que le made in France (la fameuse marinière d’Arnaud Montebourg) avait besoin d’un véritable électrochoc pour devenir autre chose qu’un slogan. Il n’y a qu’à voir le nombre de Français qui ont choisi une destination de vacances en France.
Peut-être que la pénurie de masques, le fait que tout le monde comprenne que la France n’avait plus de souveraineté économique y compris dans des secteurs stratégiques a aussi influencé. Les Français ont découvert que nous étions dépendants de la Chine, dans des secteurs clef comme la santé. Il est possible que le consommateur citoyen ait été plus sensible aux étiquettes made in China.
Toutes ces questions peuvent avoir un impact direct ou indirect sur les soldes.
Et puis consommer, acheter avec quel argent ?
J’entends dans les médias les responsables gouvernementaux dire qu’il faut avoir confiance, qu il faut relancer la consommation mais comment ? Dire cela démontre à quel point ils sont déconnectés de la vraie vie.
Certes les français ont économisé 55 milliards d’euros. C’est un vrai pactole qui pourrait contribuer à relancer l’économie s’il était dépensé. Les français ont confiné leur argent, mais quels Français ? Les plus riches.
Qui a envie d’aller dépenser sans compter quand on annonce entre 800000 et 1 million de chômeurs en plus d’ici la fin de l’année 2020. Au contraire, la tendance est plutôt à l’ épargne de précaution.
Quant à ceux qui n’ont pas épargné, c’est qu’ils n’en ont pas eu les moyens. Même si nous avons eu le système le plus protecteur d’Europe, il n’en demeure pas moins que 84 % de la rémunération a été garanti. C’est un effort considérable mais, vu du côté du salarié, ce dernier a perdu 16 % de pouvoir d’achat lorsque tout s’est passé pour le mieux. Mais les frais fixes des ménages, nourriture, logement, automobile, n’ont pas diminué. L’impact sur les soldes est réel.
Sans compter toutes celles et tous ceux, travailleurs au noir, qui se sont trouvés sans un centime de revenus et qui, au contraire ont puisés dans leurs économies. Les impayés de loyer explosent, les défauts de paiement se multiplient tout comme le surendettement des ménages. Enfin les maraudes saturent.
Comme on le comprend, c’est tout ce contexte qui explique le démarrage plutôt lent des soldes.