C’est le 50ème anniversaire de la mort du général De Gaulle
J’avais 10 ans et je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai entendu parler de De Gaulle pendant toute ma petite enfance, l’âge où on pense qu’on ne meurt jamais.
J’avais été frappé par le fait que dans la rue, chez les commerçants, devant les écoles, pendant deux ou trois jours, les gens parlaient uniquement de cela. Comme si chacun se sentait touché, mon grand père paternel notamment.Je ne comprenais pas. Tout le monde avait du chagrin et pourtant plus personne n’en voulait. Je me souviens de mai 1968, de tous ces gens qui hurlaient dans la rue contre De Gaulle, rue Assalit, Avenue Thiers, rue Lepante.
C’était normal que je ne comprenne pas, tout cela était un peu irrationnel.
Je n avais pas l’âge de comprendre l’appel du 18 juin, la France qui fait face, la France qui résiste, l’homme qui fait libérer Paris en 1er par la 2ème DB du Maréchal Leclerc.
Je n’avais pas l’âge de comprendre la fin de la guerre d’Algérie, la décolonisation.
Je ne pouvais pas comprendre que pour un homme, il y a l’immédiat et il y a le parcours d’ un homme, son chemin, la trace qu’il laisse. Ce que les français avaient rejeté, c’était De Gaulle dans son mandat de trop mais pas l’homme d’État.
C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, De Gaulle est devenu un mythe. Le dernier mythe de la France. Et dont chacun essaie de se réclamer.