Estrosi doit signer l’ouverture d’En-Nour

S’il y a un dossier sur lequel Christian Estrosi a utilisé toutes les possibilités pour faire échouer un projet, c’est bien celui-ci.

Il y a eu tout d’abord la séquence concernant les financements provenant de l’étranger, puis il a essayé à deux reprises de faire préempter les locaux pour substituer à la salle de prières une structure d’aide à la petite enfance. Ensuite il a refusé d’appliquer une première fois l’injonction du Tribunal Administratif de Nice qui lui avait demandé d’autoriser cette ouverture. Il a interjeté appel auprès du Conseil d’Etat qui a confirmé le jugement et, c’est le préfet Colrat qui, devant le refus de Christian Estrosi, s’était substitué au maire et avait signé l’ouverture provisoire.

Il s’est intéressé ensuite à la manière dont les travaux d’aménagement avaient été exécutés et par quelles entreprises, avant de déposer une plainte pour abus de biens sociaux, plainte classée sans suite par le parquet.

Cette fois, c’est la Cour Administrative d’Appel de Marseille qui le condamne une nouvelle fois à signer l’ouverture définitive de cette mosquée et il vient d’annoncer qu’il refuserait toujours de signer un acte d’ouverture de cette salle de prières.

Mine de rien, cette plaisanterie a déjà coûté au contribuable niçois plus de 40 000 euros de frais d’avocats, mais ce n’est pas le plus important.

Personne ne l’empêche de continuer à déposer des recours mais, par contre, il est primordial qu’il applique les décisions de justice. Nous sommes dans un état de droit avec une justice indépendante qui fonctionne au cœur de nos valeurs républicaines. Refuser d’appliquer une décision de justice c’est défier le principe de l’égalité de tous devant la justice et laisser revenir dans le débat ceux qui pensent que « selon que vous soyez puissants ou misérables… » car il n’est pas donné à tout le monde d’avoir la capacité de s’opposer à une décision de justice. Si on veut que notre pacte républicain tienne, il est essentiel que le principe d’égalité devant la justice soit défendu. Le citoyen x s’il est condamné peut faire appel, ensuite, s’il est condamné, il applique le jugement.

Pourquoi et à quel titre le magistrat de la 5ème ville de France s’exonérerait-il de son application ?

Cette attitude ne peut que nuire à l’image des élus et de la justice.