Les réseaux sociaux et la politique

C’était l’intitulé de la soirée animée par Jean François Téaldi à la maison des associations.

Nous avons assisté à un échange très intéressant qui a fait prendre à certains d’entre nous un véritable coup de vieux et la prise de conscience qu’un monde parallèle est en train de se construire. En l’occurrence, il s’agit de toucher une cible bien identifiée, les 18-24 ans, qui sont 76% à s’ informer d’abord sur les réseaux sociaux. Durant la pandémie la consommation des 15 à 17 ans ont fait un bon de 64%.

Il est donc évident que les responsables politiques doivent s’intéresser de près à ces nouveaux vecteurs de communication. Quand Gabriel Attal, le porte parole du gouvernement, a voulu faire la promotion du service civique, il a utilisé ses 70000 followers.

En février, sur un site Web, un clip sur la sensibilisation aux gestes barrières a dépassé les 3 millions de vues. Sur Twitter, Jean-Baptiste Djebbari a utilisé ce réseau pour sensibiliser les jeunes au covoiturage.

Depuis janvier 2021, à côté de la traditionnelle conférence de presse, Gabriel Attal a lancé le debriefing des conseils des ministres avec des influenceurs. Quant à l’entrevue de Macfly et Carlito avec le président Macron, la vidéo a été vue par plus de 13 millions de personnes en 3 jours !

Après les manifestations contre le pass sanitaire, Emmanuel Macron annonçait « certains d’entre vous sont victimes de fausses rumeurs, alors j’ai décidé de répondre directement à vos questions. Pourquoi se faire vacciner ? » Il y a eu un million de vues dans l’après-midi et, 5 jours plus tard, 49 millions de vues.

Tout nouvel espace d’échange mérite d’être investi. En visant la jeunesse, les politiques peuvent faire « coup double ».

Pour ce qui concerne le service public de l’audiovisuel, avec Samuel Étienne, les réseaux sociaux sont bien mobilisés et les internautes peut continuer à discuter avec l’invité sur twitch.

Un autre de ces réseaux s’appelle Discord. Il permet d’ échanger à l’ écrit, à l’oral, de partager un écran auquel on a accès par smartphone ou par ordinateur. Les possibilités sont multiples.

L’avantage pour les responsables politiques, c’est qu’il n’y a pas de contradicteurs. Pas de contradicteur par exemple sur Tic Toc (réseau social chinois), ni sur Instagram. On finit par parler sans filtre. Instagram est le réseau social qui permet de poster des photos. 67 % de ceux qui utilisent Instagram ont moins de 34 ans. C’est la réactivation du mythe de la démocratie directe. Mais il faut être conscient qu’on gagne en proximité mais que l’on perd en sacralité et en autorité.

Être présent sur un nouveau réseau social a un effet boomerang et cela permet d’être identifié rapidement sur un réseau. On peut désormais militer sur le terrain numérique même si nous sommes nombreux à penser que cela ne remplace pas forcément les meetings ou les distributions de tracts.

Bref un échange très intéressant qui nous a renvoyé au 20ème siècle d’où nous venons avec notre Facebook complètement rendu « ringard ».