Trop dit ou pas assez dit ?
Lors du dernier Conseil municipal, l’opposition a de nouveau protesté contre la démolition du Palais des Congrès Acropolis.
En conclusion d’un vif débat, le maire de Nice a déplacé le curseur de la discussion en affirmant que le seul débat était le débat climatique. Il a affirmé qu’en cas de pluviométrie équivalente à celle de la tempête Alex, Acropolis serait un obstacle à une crue de cette envergure.
De deux choses l’une.
Soit il s’agit d’une manœuvre du maire destinée à faire diversion, à écourter les débats, à museler les milieux économiques assez opposés à ce projet et à culpabiliser les opposants au projet de destruction. Nous avons tendance à privilégier cette hypothèse pour deux raisons :
– Le maire vient de répondre de manière très détaillée à Nice au Cœur qui l’avait interpellé sur la restructuration de la BMVR Louis Nucéra. A aucun moment, il n’a évoqué un souci climatique dans sa réponse.
– Le maire a réitéré à plusieurs reprises son intention de transformer l’actuel Palais des Expositions en Palais des Arts et de la Culture avec une grande salle de théâtre et le musée du Carnaval. Il n’a jamais évoqué la possibilité de détruire ce bâtiment.
L’idée que le Palais Acropolis serait seul vecteur de crues ne tient absolument pas. Dans ces conditions, le débat sur l’opportunité économique reprend tout son sens.
Soit le maire dispose d’informations méconnues des élu(e)s et, à ce moment-là, c’est l’ensemble du projet urbain qui doit être revu. En effet, rien ne justifie que, seul le Palais des Congrès Acropolis soit un obstacle à l’écoulement des eaux en cas de crue exceptionnelle. Tout ce qui a été construit sur le Paillon devient un obstacle dans ces conditions.
Le Palais des Expositions et ses hôtels deviennent un obstacle puisque c’est à l’amont que le Paillon s’engouffre sous les dalles et que dire du Tunnel Liautaud qui a amputé d’un quart la capacité d’écoulement des eaux. La Tête Carrée, le MAMAC, voire même le lycée Guillaume Apollinaire sont aussi des obstacles.
En fait, dans cette hypothèse, toutes les dalles qui couvrent le Paillon doivent être déconstruites, y compris la Coulée verte. En aucun cas le Palais Acropolis ne doit être dissocié de l’ensemble. Si le danger est aussi grand que ne l’affirme le maire, il doit prendre ses responsabilités et en informer toute la population.