Dette : le retour des emprunts à taux variable
Communiqué de presse du 16 juin 2023
En suivant les préconisations établies depuis 2016 avec l’Administration, les taux d’intérêts des emprunts étaient établis avec un coût fixe qui assurait une certaine stabilité financière sur leur remboursement. Jusqu’à 2021, ces préconisations ont été scrupuleusement suivies. Force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui.
L’exercice 2022 démontre qu’il y a eu un changement de stratégie de la part du maire de Nice. C’est le retour des emprunts à taux variable qui a été privilégié. Dans la situation financière actuelle de la ville de Nice, c’est un coup de poker qui peut s’avérer catastrophique, un raisonnement à court terme. Pour 2022, cela peut s’avérer intéressant puisque les taux d’intérêt à coût variable pour cet exercice sont en moyenne de 1,5 %.
Mais ce choix, dans une période instable avec une forte inflation, une crise énergétique et une guerre en Europe, est dangereux car les taux peuvent subir des hausses incontrôlables et augmenter la dette d’autant. Le taux de la Banque Centrale Européenne (BCE), passé ce 15 juin à 3%, en est l’exemple le plus criant.
Nous étions sortis des emprunts toxiques en les renégociant entre 2015 et 2016. Il est extrêmement regrettable de prendre à nouveau des risques sur la gestion des emprunts. Ces derniers ont augmenté de 50 millions pour 2022. Il est donc normal de se poser la question de la soutenabilité de cette dette à terme.
Oui, Nice est bien une ville surendettée et on ne voit pas comment elle va pouvoir rétablir ses finances si, de surcroît, les intérêts se remettent à flamber.
Patrick Allemand
Président de Nice au Cœur
Ancien conseiller municipal et métropolitain