COVID-19 : Bas les masques !
On aimerait pouvoir le dire. Ce n’est hélas pas le cas.
Les grandes épidémies ont une caractéristique, celle de frapper là où on ne les attend pas et quand on ne les attend pas.
La grippe H1N1 avait provoqué une vaccination massive de la population. Je me souviens m’être fait vacciner à la salle Laure Ecard où un point de vaccination avait été installé. Et la grippe H1N1 n’a quasiment pas frappé l’Europe. Peu à peu s’est installée la fausse idée que les pandémies, c’était réservé à l’Afrique et à l’Asie.
Je ne peux m’empêcher de penser à Roselyne Bachelot qui fut quelque part condamnée politiquement pour un excès de prévention. L’ancienne Ministre de la Santé avait été violemment mise en cause en 2009, lors de la crise de la grippe H1N1, pour avoir commandé en masse des masques et des vaccins. Elle avait été notamment attaquée par le groupe socialiste qui lui avait reproché de gaspiller l’argent public et elle eut cette réplique tellement lourde de sens aujourd’hui : « les masques sont une précaution en cas de pandémie. Ce n’est pas au moment où la pandémie surviendra qu’il faudra constituer les stocks ».
Quand on connaît la situation des soignants, quand on écoute le Ministre de la Santé, Olivier Veran, expliquer que la France a commandé des masques partout où c’est possible, plus d’un milliard de masques, on a le sentiment que le scenario Bachelot se réalise.
Que s’est il passé depuis 2009 pour qu’un stock de plus d’un milliard de masques se transforme en peau de chagrin ? J’espère qu’une commission d’enquête parlementaire nous permettra de comprendre ce qui est arrivé, et sous la responsabilité de qui.
Nous devons cette vérité à notre nation et en même temps tout faire pour que les quantités commandées se transforment en quantités livrées. Nous le devons à nos soignants, à l’ensemble de nos soignants, qu’ils travaillent en milieu hospitalier ou au domicile des personnes âgées. Ils font preuve d’un sens de l’engagement et d’un courage exemplaire.