Ces adolescents qui font peur
Le désarroi des parents face à l’évolution des adolescents ne cesse de croître.
Dans certains quartiers, la dérive des réseaux sociaux entraîne une insécurité permanente, dans la cité, au collège ou au lycée que les parents ont plus de mal à maîtriser et à surveiller.
C’est une véritable nouvelle fracture générationnelle qui s’opère. Les parents étaient souvent illettrés, la génération suivante a élevé son niveau global d’éducation. Avec les réseaux sociaux, ils ont parfois le sentiment d’être illettrés une seconde fois, de ne pas parler la même langue, d’être privés d’une communication commune qui rend étanche ce qui se passe dans le foyer familial de ce qui se passe dans la rue. Ce décalage pèse considérablement sur le rapport à l’autorité au sein des familles où les « sachants » apparaissent être les « ados » et non les parents.
La conséquence de tout cela, ce sont les marches blanches, ou jaunes, comme ce fut le cas hier, qui se succèdent en mémoire d’adolescent.e.s victimes de cette violence sans autre limite que la mort, souvent assassinés, à l’arme blanche, par des jeunes de 14 à 18 ans.
La plupart du temps, cette insupportable douleur s’exprime dans une dignité qui force le respect.
Nous avons tous écouté hier la maman de Marjorie s’exprimer : « Occupez vous de vos enfants, ce n’est ni à l’éducation de s’occuper de nos enfants, ni à la justice. La racine, c’est d’abord la maison« .
C’est pourquoi nous devons construire une grande politique publique de soutien à l’autorité parentale en augmentant considérablement les moyens de l’Action Educative en Milieu Ouvert pour la protection de l’enfance, mais en lui donnant aussi de nouvelles missions sur la protection de la famille.