Cannes, Antibes et Grasse disent non à la fusion Département-Métropole
Ce débat se trouve relancé par le Président de la République en personne qui y a fait allusion lors de la présentation de son programme de candidat. L’a-t’il fait sciemment ? Estrosi était-il averti ? Nous ne le saurons pas. Mais cela a remué le microcosme.
Après les réactions de Charles Ange Ginesy et d’Eric Ciotti, négatives, bien entendu, ce sont les maires des grandes villes de l’ouest qui se sont exprimés. David Lisnard, Jean Leonetti et Jérôme Viaud disent, à leur tour, « non » à ce projet de fusion !
Il y a bien sûr des raisons politiques à ce « non ». Christian Estrosi, passé de LR à Horizons, se trouve désormais isolé sur l’échiquier politique local. Je ne suis même pas certain qu’il souhaite actuellement cette fusion car il pourrait, à terme, perdre le contrôle politique de cette méga collectivité territoriale.
Il y a également des raisons économiques. Le centre de gravité du développement économique du département demeure Sophia- Antipolis même si les projets de Nice Méridia et du Grand Arénas, l’arrivée d’Ikea, annoncent un rééquilibrage.
Enfin, il y a des raisons historiques qu’il ne faut pas minorer. Je rappelle que l’Algérie a été rattachée à la France avant le Comté de Nice. Nos histoires sont différentes et notre fusion, récente, nos patrimoines religieux n’ont rien à voir. Ici, il y a le pont du Var, en rive droite, c’est la Provence. Et si le français nous unis, le niçois et l’occitan sont nos langues régionales. A Nice, on chante Nissa la Bella, à Grasse, c’est le Coupo Santo.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette fusion ne sera donc pas facile à faire admettre. L’échec de la fusion de la métropole lyonnaise avec le département doit nous conduire à être prudent plutôt qu’à faire des déclarations à l’emporte pièce.